OR DES BELGES (L')
Tome 1/2

Le 18 juin 1940, au Port de Lorient, alors que le Général De Gaulle lance son appel sur la BBC, un navire français procède sous les ordres du commandant Moevus au chargement de caisses mystérieuses. Mais lors d’une mauvaise manipulation, une des caisses tombe et dévoile son contenu : des lingots d’or ! Ces derniers constituent la réserve de la Banque nationale Belge que l’Etat belge souhaite mettre en sécurité en Amérique. Malheureusement, ce transfert ayant été éventé et les Allemands étant informés, le trésor a été transporté le 28 juin à Dakar. Aux ordres du gouvernement Pétain, le commandant Moreau a en charge de mettre en lieu sûr la précieuse cargaison et ordonne au Capitaine Beney de la décharger. Ne connaissant pas la nature de la marchandise, l’officier se décide à suivre le convoi et découvre avec stupeur que l’or des Belges a été stocké avec l’or de la Banque de France dans un immense hangar à Thiès. Autant dire que si l’adversaire était mis au courant, ça marquerait mal pour les gouvernements concernés. Le 10 août, les Anglais et les forces de la France Libres parviennent à localiser la réserve d’or et décident de faire main basse sur le trésor. Le 14 septembre, à Dakar, le Commandant Moreau reçoit l’ordre de combattre ceux qui veulent s’emparer de l’or, ce qui n’est pas du goût du Capitaine Beney qui ne souhaite pas combattre des alliés. Ce dernier décide de mobiliser la population grâce à des militaires sénégalais.

Par phibes, le 8 décembre 2022

Notre avis sur OR DES BELGES (L’) #1 – Tome 1/2

Se référant à un fait véridique méconnu de la seconde guerre, cet ouvrage aurait pu être traité à la manière d’un documentaire. Or, c’est mal connaitre Pierre Boisserie et Philippe Guillaume qui, fort de leurs précédentes associations engageantes (Le banquier du Reich, La banque) ont décidé de le traiter sous une forme beaucoup plus aventureuse.

Ce premier volet nous ramène donc au moment où, en 1940, le roi des Belges Léopold III a décidé de confier la réserve nationale d’or à la France. Evidemment, qui dit trésor, dit, en période trouble, convoitise de la part des belligérants. A partir de ce postulat authentique, les coscénaristes se sont appliqués à y rajouter leur touche personnelle via des personnages de fiction de tout bord et élaborer une aventure on ne peut plus emballante.

A cet égard, l’on ne pourra que saluer le pep attribué à cette première partie qui permet déjà de découvrir les différents antagonistes qui vont se « titiller » autour de ce chargement précieux. Entre les militaires aux ordres de Vichy (le Commandant Moreau), ceux favorables à la France Libre (le Capitaine Peynet), ceux caressant des idées indépendantistes (Dickens), ceux prenant part au conflit d’une façon débonnaire (le mécano Sudrie), ceux du corps anglais (le lieutenant Nurmi) et enfin le sinistre Commissaire Von Becker – tous forts en gueule, les péripéties vont s’enchaîner à grande vitesse, le tout sous le couvert de personnages illustres comme le Général de Gaulle, Winston Churchill et Pétain. La dynamique ambiante mise en place avec beaucoup de tact permet donc d’avaler ce premier volet avec une réelle avidité.

Stéphane Brangier retrouve les coscénaristes après son intervention dans leur saga La banque (à partir du tome 5). Il ne fait aucun doute que le punch de cette histoire passe inévitablement par le trait très aiguisé de cet artiste qui arrive à peser de tout son talent sur la restitution guerrière. Très habile à reconstituer les décors historiques, à jouer sur les plans, perspectives et encrages, se faisant fort de forcer un tant soit peu la caricature des personnages, le dessinateur révèle une énergie picturale qui se veut à l’avantage de cette aventure.

Une première partie de haut niveau qui certes nous instruit sur un fait de guerre mais qui nous divertit puissamment.

Par Phibes, le 8 décembre 2022

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