OPERATION VENT PRINTANIER
Deuxième partie

Le père de Lucien a eu le malheur de déclarer au commissariat l’appartenance religieuse de sa famille. Considérant le danger que représente une telle démarche, le jeune juif, soucieux, boude un peu ses relations avec la sémillante Charlotte, ce qui ne manque pas d’inquiéter cette dernière. Malheureusement, en ce 16 juillet 1942, les forces de police dont fait partie le père de la jeune femme, sont envoyées, au corps défendant de certains, aux domiciles des familles juives recensées pour les déloger et les envoyer dans des camps d’internement. Un vent d’une force particulièrement délétère souffle sur la capitale française occupée, brisant à tout jamais la destinée d’une communauté qui aspirait à une existence beaucoup moins cruelle et marquant profondément l’esprit de ceux qui en ont été les témoins directs ou indirects.
 

Par phibes, le 26 août 2009

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Notre avis sur OPERATION VENT PRINTANIER #2 – Deuxième partie

La série "Opération Vent Printanier" du nom du code établi pour la rafle du Vel’D’Hiv, reprend le chemin des étalages en cette fin de mois d’août 2009. En effet, voici la deuxième partie tant attendue par bon nombre de lecteurs, qui poursuit et qui clôture l’évocation émouvante et terrifiante de ce gigantesque coup de filet perpétré par les forces françaises sur le peuple d’Israël en juillet 1942.

Conservant le cadre authentique de Paris sous l’occupation, Philippe Richelle, à qui on doit des séries telles que "Amours fragiles", "Secrets bancaires", "Les coulisses du pouvoir"…, fait revenir ses personnages de fiction pris dans la nasse d’une actualité catastrophique. C’est au travers des vicissitudes quotidiennes de ces gens-là somme toute ordinaires que l’auteur nous fait indirectement toucher du doigt les terribles moments liés à la déportation massive d’êtres humains ayant eu le malheur de naître sous une étoile dénigrée. De fait, les réactions de ses personnages vis à vis de cet événement déshumanisant nous sont dévoilées sous des formes multiples, avec une naturalité que le scénariste maîtrise à merveille. Les attitudes s’opposent clairement entre collaboration zélée, délation, opportunisme et résistance passive, colère étouffée…

Dans cette atmosphère grave, les destinées s’adaptent, se croisent et se décroisent, telles celles de Julien, de Charlotte, de Walter. L’amour, l’amitié sincère, l’homosexualité, s’y découvrent et ouvrent la porte à une sorte d’insouciance bien agréable, qui ne manquera pas d’être laminée par les embruns nauséabonds de la guerre. Philippe Richelle narre ces sentiments avec justesse, sans violence verbale, qui touchent agréablement.

De son côté, Pierre Wash ("Triangle secret", "Secrets bancaires", "Disparitions"…) ne fait pas dans la demi mesure. Par rapport au précédent épisode, on a l’impression qu’il a renforcé son trait, qui, de par son réalisme rigoureux et sa douceur artistique, ne manque pas d’accrocher le regard. Ses personnages sont d’une beauté exemplaires, dégagent même une certaine sensualité, mais savent aussi exhaler des sentiments plus graves liés au thème évoqué. Les décors sont particulièrement réussis et campent bien l’ambiance oppressante de l’épopée guerrière parisienne. Le tout est servi par une colorisation sans faille, aux tons pastellistes charmeurs.

Cette deuxième partie finalise un beau témoignage d’une réelle authenticité et d’une force scénaristique excellente, sur une époque trouble qui restera profondément ancrée dans les mémoires.
 

Par Phibes, le 26 août 2009

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