Opération Copperhead

En octobre 1977, lors du tournage du film Mort sur le Nil, les comédiens David Niven et Peter Ustinov se remémorent l’opération militaire du nom de code Copperhead qui leur a permis de faire connaissance en 1943. Alors jeune lieutenant-colonel, David Niven est contacté par Winston Churchill pour réaliser un film de propagande. Il intègre le service cinématographique des armées et y rencontre le deuxième classe Peter Ustinov. Ensemble, ils s’attèlent avec beaucoup de zèle au travail confié par le War Office. Jusqu’à ce que Winston Churchill leur demande de changer les plans et de monter une opération de désinformation à destination des nazis en utilisant un acteur ressemblant au Général Montgomery. L’opération Copperhead était lancée. L’attention des deux militaires se porte sur le comédien M.E. Clifton James dont le physique se rapproche grandement de l’officier supérieur britannique. Après un bout d’essai convaincant, l’acteur se voit proposé le rôle. Heureux de participer à un film pour l’armée, il déchante vite quand David Niven lui expose le véritable plan. Clifton James pourra-t-il rentrer dans la peau du personnage qu’il est censé mimer et exécuter la mission qu’on attend de lui ? Le sort de la guerre pourrait en dépendre !

Par phibes, le 25 octobre 2017

Notre avis sur Opération Copperhead

Jean Harambat (Les invisibles, Herminston, Ulysse les chants du retour…) s’inspire ici d’une histoire de manipulation qui s’est déroulée durant la seconde guerre mondiale à laquelle trois comédiens David Niven, Peter Ustinov et Clifton James, alors sous les drapeaux, ont participé activement sous la houlette de Winston Churchill. Pour ce faire, l’auteur a pris le parti de narrer l’opération militaire dont il s’agit qui consistait à détourner l’attention de l’adversaire nazi sur les préparations du débarquement en Normandie en envoyant le sosie du général britannique Montgomery aux quatre coins du monde, dans une forme à la fois légère et documentée.

C’est à l’appui d’extraits de témoignages des trois protagonistes principaux qu’a été construite cette équipée militaire. Fort de cette manne autobiographique, Jean Harambat s’est attelé à relater subtilement la façon dont l’opération s’est mise en place. A partir de la volonté de créer un film de propagande militaire et du recrutement de deux illustres personnages du cinéma du 20ème siècle (D. Niven et P. Ustinov), l’auteur nous fait découvrir comment cette initiative s’est muée en une opération d’intoxication militaire et comment elle s’est développée.

Très loin d’être rébarbative et assurément extravagante, cette aventure de contrespionnage a le privilège certes de nous instruire (les faits sont réels) mais aussi de nous distraire. Le ton employé flirte avec une certaine fantaisie et donne presque un sentiment d’irréalité. Jean Harambat joue donc avec le vrai et le faux, s’amuse avec ses personnages et les introduit au sein d’une représentation théâtrale des plus plaisantes. Servie par des dialogues ciselés so british, cette dernière a le privilège d’être emplie d’ironie (les jeux de mots de Peter Ustinov font mouche). Les trois comédiens sont parfaits dans leurs rôles et nous éclairent sur leur personnalité (Niven et sa relation avec la gente féminine en particulier Véra, Ustinov et son esprit, l’incertain Clifton James et ses imitations). Les seconds rôles (tous réels, de Montgomery à Klop en passant par Churchill et autres militaires) ont également une place de choix et viennent soutenir généreusement les pérégrinations de nos trois missionnés.

La partie graphique renforce généreusement le sentiment de légèreté et de cocasserie. D’un trait assurément dynamique et faussement innocent, l’artiste assure un travail qui a tout pour plaire. Le message est on ne peut plus clair, les personnages dans leurs plus simples expressions sont reconnaissables et des plus convaincants.

Une histoire incroyable basée sur des faits réels reconstituée par un Jean Harambat en très grande forme. On s’instruit et on se divertit, que demander de plus !

Par Phibes, le 25 octobre 2017

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