OOKAMI RISE
Volume 1

Dans un futur proche, l’Etat du Japon a disparu des suites de l’attaque d’une nation dirigée par un dictateur. Le pays a, en effet, été gravement touché par un missile dévastateur. Il est dorénavant administré par la Chine et la Russie, qui occupent chacune la moitié du pays, officiellement pour y maintenir la paix et l’ordre. Les Japonais sont devenus l’ethnie des Wa dont les survivants sont, pour la plupart, parqués dans des camps de rééducation.

Mais il se passe de drôles de choses dans la zone démilitarisée, frontière entre les provinces gérées par les Russes et les Chinois. Il y rôde des hommes-loups, surnommés les Wolangs. Ils sont le résultat d’expériences financées par le gouvernement chinois, qui cherchait à développer une nouvelle arme secrète. Ces hommes aux allures de bêtes sauvages ont, pour une cinquantaine, réussi à échapper à leurs « maîtres » et tentent de survivre, dirigés par Ken, chef du clan.

Or, le danger guette car la Chine, craignant que la Russie ne découvre le projet, a décidé d’éradiquer cette « arme » dont elle a perdu le contrôle. Elle monte une équipe spéciale, les Chigous, afin d’exterminer les Wolangs.

Par legoffe, le 16 octobre 2021

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Notre avis sur OOKAMI RISE #1 – Volume 1

Voilà un récit d’anticipation qui fait froid dans le dos, et ce pour plusieurs raisons. Les Japonais en auront déjà une qui les touchera particulièrement. En effet, c’est un choc d’imaginer son pays disparaitre au profit d’autres nations qui vont maltraiter les populations locales.

Et, comme si cela ne suffisait pas, voilà que des Wa sont victimes d’expérimentations scientifiques douteuses et transformés en hommes-loups. On peut aussi utiliser le terme de loups-garous, bien sûr, mais il faut préciser qu’ils ne doivent pas être vus comme ceux qu’on a l’habitude de voir dans les films d’épouvante, c’est-à-dire comme des humains qui perdent tout contrôle la nuit venue et qui tuent tous ceux qui tombent sour leurs dents.
Dans le manga, rien de cela.

D’abord, il n’y a pas de phénomène de transformation. Les pauvres ères sont devenus des bêtes qui se tiennent debout, mais des bêtes qui restent humaines intérieurement. Leur esprit, leur mémoire, n’ont pas été touchés et ils peuvent toujours parler normalement. On est donc loin du loup-garou tel qu’on le croise couramment dans les livres ou les films.

Quant à leur situation, elle est également originale. Les Wolangs sont reclus dans une zone démilitarisée, et donc soumis au danger perpétuel que représentent les troupes des deux nations voisines. Certes, ces créatures sont si puissantes et si résistantes qu’elles sont d’abord un danger pour les hommes qui voudraient les abattre. Mais si un simple soldat ne fait pas le poids face à eux, un groupe de militaires spécialement armés et entraînés arrive sur le théâtre des opérations et il pourrait bien changer la donne.

L’auteur veille à ce que l’humain reste au coeur de l’action et du contexte géopolitique. Il a intégré au récit trois Was, anciens amis d’enfance, qui se retrouvent chacun dans un camp différent. Ken est devenu le chef des Wolangs, Isaku travaille pour les Russes et Akira appartient aux Chigous. Il y a aussi la belle Hotaru…

Le récit va du présent au passé afin, justement, de nous raconter ce qui peut lier et séparer ces hommes et leurs proches.

Si le manga fait la part belle à l’action – souvent très violente – il n’en oublie donc pas de donner de la consistance aux personnages et au contexte. Il fallait, en effet, penser à un tel univers, c’est étonnant, inattendu, déroutant.

Globalement, la BD fonctionne très bien, même s’il faut parfois se concentrer pour intégrer tous les tenants et aboutissants. C’est rythmé ; sombre aussi, tant dans le propos que dans le graphisme. L’ambiance se veut pesante, angoissante. Le trait n’est pas des plus fins, mais les dessins sont modernes et efficaces. Et quand les Wolangs partent au combat, ils sont vraiment terrifiants !

Après une entrée en matière plutôt réussie, il convient maintenant de voir comment l’auteur va développer son intrigue dans la durée. Mais c’est très prometteur.

Par Legoffe, le 16 octobre 2021

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