On la trouvait plutôt jolie

 
A 13 ans, la jeune Leyli est devenue aveugle mais ce handicap ne l’a pas dissuadée, quelques années plus tard, de quitter son Mali natal avec deux cousins pour partir tenter sa chance en Europe. Malheureusement, des carabinieri se mettront sur leur chemin mais Leyli réussira à leur échapper. Elle sera recueillie et aimée par Adil mais celui-ci la prostituera pour gagner l’argent nécessaire à une greffe de cornée dont elle pourrait bénéficier. Une fois la somme rassemblée, Leyli sentit qu’Adil n’était pas aussi pressé qu’elle de la voir opérée : elle décidera alors de le tuer et de filer avec le butin.

L’opération réussira et Leyli donnera naissance à trois enfants au fil des années. Ils seront la clé de son intégration en France où elle cherchera sans relâche à obtenir un logement assez grand pour les accueillir tous. Ils seront aussi de grands tourments dans sa vie, impliqués dans des affaires de meurtres et de passeurs de migrants… Une folle vie qu’après avoir un temps consignée dans un carnet elle racontera à l’occasion à différentes personnes telles un employeur, un voisin ou un agent des services HLM…
 

Par sylvestre, le 21 octobre 2022

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Notre avis sur On la trouvait plutôt jolie

 
C’est une autre adaptation dans la bibliographie de Joël Alessandra que ce On la trouvait plutôt jolie, un titre du vendeur de best sellers le romancier Michel Bussi. Grand amoureux de l’Afrique pour y avoir vécu pendant des années, Joël Alessandra est né à Marseille et dans cette bande dessinée, ces deux univers s’entremêlent et offrent les décors dans lesquels les personnages principaux sont ambassadeurs pour les uns de l’exotique continent noir et pour les autres du monde des affaires plus ou moins discutables.

Les scenarii de Michel Bussi ne sont pas réputés pour être simplissimes et la lecture de cette BD sera exercice plus ou moins aisé pour ceux qui n’ont pas lu le roman originel. Il fait dire que de nombreux éléments sont là pour dérouter le lecteur (mais aussi pour le surprendre, entendons-nous !), par exemple le fait qu’on ne sait pas toujours exactement où se jouent les choses grâce à une géographie des lieux utilisée à dessein de manière malicieuse ou le fait que Leyli ayant un temps été aveugle n’ait pas pu voir de ses yeux des amants qu’elle a tenus dans ses bras et qui éventuellement peuvent ressurgir plus tard dans sa vie là où elle ne les attend pas !

La compréhension n’est donc pas des plus simples et, comme souvent avec ces œuvres où tout est calculé mais où le lecteur n’est pas aussi alerte sur les astuces scénaristiques que l’est le conteur, une deuxième lecture au moins sera la bienvenue si on ne veut pas rester sur les incompréhensions qu’on aura eues lors de la première lecture. D’autant que si le dessin à l’aquarelle de l’artiste-adaptateur est d’une grande qualité, quelques visages peuvent aussi participer à rendre les choses moins claires qu’on le souhaiterait.

Cela dit, quel travail ! Avec ses 140 planches environ, ce On la trouvait plutôt jolie signé Joël Alessandra est une œuvre ambitieuse et touchera sans peine le lectorat de Michel Bussi, les fans de l’auteur de bandes dessinées et les amateurs de fictions élaborées basées, outre sur des "idées policières", sur des faits marquant notre monde et nos sociétés, en l’occurrence ici l’immigration clandestine et ses drames ainsi que l’intégration des réfugiés en Europe.
 

Par Sylvestre, le 21 octobre 2022

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