OGRES
Chasse à l'Ogre

Il y a 100 ans, les ogres régnaient en maître sur Venaysia grâce au pouvoir tiré de la culture magique du haricot, à leur poésie guerrière et à la générosité de la chair nourrissante du genre humain. A la suite d’une trahison perpétrée par le Seigneur Yourznar et au maléfique travail d’Atrarus, la race des ogres s’est donc éteinte. Le culte de la ronce a remplacé celui de l’haricot et les Nécrates se sont imposés en tant que nouvelle autorité. Aujourd’hui, en la capitale Venaise, les cadets prétendant au rang de Nécrate doivent s’affronter lors d’une cérémonie en public. C’est à la suite de l’une des épreuves que l’on découvre qu’un ogre, qui s’est faufilé dans la foule, a survécu à l’éradication. Il devient alors urgent de le mettre hors d’état de nuire. Pour ce faire, Aramis le Ronsard se met en chasse, accroché aux basques de la fringante petite employée d’une parfumerie, Hemacyte.

 

Par phibes, le 2 janvier 2011

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Notre avis sur OGRES #1 – Chasse à l’Ogre

Depuis 2009, Audrey Alwett fait preuve d’une grande prolixité que l’on peut apprécier chez l’éditeur Soleil (Sinbad, Princesse Sara, Lord of burger, Triskell…). Avec Ogres, elle signe une nouvelle saga en s’associant à Iggy et nous entraîne dans un univers qu’elle connaît bien, l’heroic-fantasy.

Le ton est comme il se doit, mordant à souhait, et découvre les senteurs humoristiques, grinçantes, magiques et détonantes liées au monde de Troy dont est à l’origine Christophe Arleston. Audrey Alwett et Iggy se sont appliqués à travailler la structure de leur nouvel univers dans lequel le genre humain est réduit à subir le bon vouloir de ceux qui les gouvernent. Les Ogres ont connu leur heure de gloire et les Nécrates, sorte de zombies, assoient leur suprématie. C’est dans ce contexte aux relents moyenâgeux que s’engage une quête, celle d’une petite ouvrière humaine et d’un prétendant à la "nécratie" à l’encontre du dernier des Ogres.

L’aventure mise en œuvre, qui contient certains mystères à découvrir, est assurément des plus plaisantes et renferme en son sein une légèreté agréable, une insouciance juvénile, un érotisme soft, qui tranche habilement et évidemment avec les nombreuses dispositions sanglantes dont sont à l’origine les mangeurs de chair humaine et les dompteurs de la mort. Oui, en cette mixité glauque, on se gausse des malheurs de certains humains transformés en charpie ou en goule et on s’accroche à la belle croupe d’Hemacyte qui, de son côté déluré, devrait en faire chavirer plus d’un et qui doit nous mener au-devant d’une destinée pour le moins acérée et pleine d’épines.

Ludwig Alizon possède un trait qui sied à merveille à l’univers de fantasy impulsé par Audrey Alwett et Iggy. Pur produit d’un travail régulier depuis son intervention dans la série Travis, Barbeuk & Biaphynn et autres, son geste est convaincant et démontre une souplesse dans le geste bien maîtrisée. Ses dessins colorisés avec soin, qui restent dans une trame que l’on peut apprécier chez Soleil, sont harmonieux, ne manquent pas de piquants et génèrent des ambiances sciemment contrastées.

Un début d’aventure que les amateurs du genre croqueront sans nul doute à pleines dents.

 

Par Phibes, le 2 janvier 2011

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