OGRES
Sang maudit !

Alors que l’on pensait que les ogres avaient été définitivement rayés de la carte, il a été découvert, lors d’une épreuve "nécrate", qu’il existait un survivant. C’est ainsi que le sombre seigneur Atrarus est parti à sa recherche, non sans avoir lancé au préalable sur ses traces Aramis le Ronsard suivi par la sémillante Hémacyte. Mais l’ogre en question, Lord Maxillien, s’est emparé des deux poursuivants et est plutôt difficile à saisir. Aussi, de retour dans son fief, ce dernier ne tarde pas, tout en entretenant un projet particulier pour Hemacyte, à reprendre ses recherches sur l’origine de l’éradication de son espèce et pour cela, se doit de découvrir la formule secrète de la ronce mise au point, 100 ans plus tôt, par l’ogre alchimiste, Magritte Yourznar. Cette découverte pourrait lui permettre de lutter contre les affreux Nécrates. A l’issue de nombreux pillages, une évidence semble prend forme : sa quête est vouée à l’échec. A moins que son prisonnier, Aramis, puisse lui apporter les éléments qui lui manquent.

 

Par phibes, le 23 juillet 2012

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Notre avis sur OGRES #2 – Sang maudit !

Depuis le mois de novembre 2010, nous étions sans nouvelle de la quête de Lord Maxillien, ogre aussi raffiné que magnanime. Le voici enfin de retour en ce mois de juin 2012, toujours accompagné pour l’occasion par la sémillante Hemacyte (qui se voit arborer le premier de couverture) et par Aramis le Ronsard, transformé en prisonnier délateur.

Cet opus conserve la fraîcheur du premier tome et nous permet, dans un alternat temporel efficace, de suivre en parallèle les pérégrinations "ogresques" du monde créé par Audrey Alwett où l’humain a été relégué à l’état alimentaire ou de goule, sur un fond de magie dans lequel s’entrelacent ronces et haricots. Par cet exercice de genre, cette artiste tend à évoquer le secret qui entoure la disparition de cette caste de personnages aux dents bien acérées. Une fois encore, on se laisse porter par cette fantaisie ambiante qui allie richesse de dénouement, humour (on sent que le partenariat antérieur avec Christophe Arleston a porté ses fruits), poésie, histoire d’amour contre-nature et quête difficile. Plus particulièrement, on se plait à goûter avidement le lyrisme débordant de Magritte (jeu de mots en rapport à l’écrivain humaniste) et sa trahison vis-à-vis de son peuple, à suivre la quête ardue de Lord Maxillien perdu dans ses pillages, à découvrir les origines de la jeune Hemacyte et à se gausser des vicissitudes du ronsard Aramis.

Graphiquement, Ludwig Alizon gère son univers dans une sympathie ambiante qui accompagne généreusement l’histoire concoctée par la scénariste. Le geste est assuré, dévoile un monde pour le moins bigarré entre ogres sophistiqués, nécrates zombiesques et humains "ratisés", dans un semi-réalisme qui possède beaucoup de charme. A ce titre, les personnalités sont bien marquées dans leurs expressions et leurs attitudes bien explicites telles celles de la jeune Hemacyte que l’on peut découvrir sur le premier de couverture posant, à l’image d’un tableau à l’ancienne.

Un épisode bien divertissant qui préfigure la fin de l’aventure dans le prochain opus.

 

Par Phibes, le 23 juillet 2012

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