ODILON VERJUS (LES EXPLOITS DE)
Folies zeppelin

Sur le zeppelin allemand qui transporte Odilon Verjus et son amie Joséphine Baker jusqu’au Brésil, un meurtre a été commis. La victime, un certain Max, nazi et détenteur d’un document secret, a été sauvagement poignardée. Voulant éviter toute mauvaise publicité, le commandant du dirigeable sollicite l’intervention d’un de ses passagers, la romancière Agatha Christie, pour tenter de découvrir celui qui a perpétré cet assassinat. Cette dernière ne se fait pas prier et, assistée par le missionnaire ventripotent et la facétieuse Joséphine, va écumer toutes les pistes pour découvrir le coupable.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ODILON VERJUS (LES EXPLOITS DE) #7 – Folies zeppelin

Ce septième opus des aventures d’Odilon Verjus, le missionnaire barbu 100% naturel, nous entraîne dans une "murder-party" délirante réalisée en plein ciel et dont le principal participant est ni plus ni moins qu’Agatha Christie, la célèbre romancière. Sur un fonds de fantaisie portée à outrance, le prolifique Yann nous offre, pour notre plus grand plaisir, un mets humoristique de qualité, bariolé à souhait, qu’il convient de consommer avidement et sans condition.

Compte tenu de la période dont il est question (nous sommes dans les années 30), le scénariste fait d’énormes clins d’œil historiques, entre autre sur la présence nazie et se permet, à grand renfort de dialogues cinglants et de situations appropriées, d’écorcher cette idéologie. Les 10 petits nazis écopent pour leur maître à penser dans un déferlement de déboires saignants et ridiculisant qui s’acharnent sur leurs frêles personnes.

Cet épisode fait la part belle à l’enquête policière rondement menée par la romancière britannique et dont la comptine est inspirée d’une de ses œuvres "Dix petits nègres". On ne peut que se délecter de voir celle-ci se lancer dans des cogitations transcendantales à chaque changement d’orientation de ses recherches. Par ailleurs, ces investigations relèguent au second rôle le volumineux homme d’église qui n’interviendra au récit que pour faire usage de sa force physique qui vaut son pesant de missels. D’autre part, Joséphine Baker nous apparaît plus fantasque que jamais et ses crises d’artiste gâté apportent une certaine juvénilité que certains passagers ne rejetteront pas.

Laurent Verron excelle dans ses dessins pleins d’humour et de tendresse. On ne peut se lasser d’admirer la semi réalité de ses graphiques qui font apparaître des personnages si sympathiques et charismatiques. Ayant bénéficié des larges conseils de Jean Roba ("Boule et Bill") dont il commémore la mémoire en lui dédiant cet album, le dessinateur apporte une fraîcheur divertissante qu’on ne pourra que saluer.

Un très bon spectacle "zeppelinesque" qui ne manquera pas de vous porter au firmament de la rigolade.

Par Phibes, le 17 mai 2008

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