OCTOFIGHT
Ô vieillesse ennemie

En 2050, la France, gouvernée par Mohamed-Maréchal Le Pen, est devenue un régime totalitaire avec comme règles de conduite les valeurs du Gaullisme, poussées à l’extrême, rendant, par exemple, l’euthanasie obligatoire pour les plus de 80 ans…
Radié de la sécu pour avoir été contrôlé positif à la nicotine et promis à la sentence administrative, Stéphane Legoadec n’a d’autre choix que de prendre la fuite en compagnie de sa femme Nadège. Poursuivis et menacés de mort, ils rejoignent les Néo-ruraux, une zone de non-droit, ou vie une communauté en marge qui propose d’accueillir les octogénaires en exil… Mais il y a une contre partie de taille : pour rester et avoir les médicaments qu’ils veulent, ils doivent se distinguer dans de véritables affrontements de gladiateurs, à mains nues, avec ou sans dentier (de protection) ou en fauteuil roulant de combat. Pour gagner, tous les coups sont permis, vraiment tous… Mais contre toute attente, Stéphane commence à se faire remarquer dans l’arène…

Par fredgri, le 2 mai 2020

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Notre avis sur OCTOFIGHT #1 – Ô vieillesse ennemie

Si vous écoutez les infos, les discours qui pointent du doigts les septuagénaires et leurs camarades octogénaires, on se rends compte que cette petite fiction grinçante n’est finalement pas si éloignée de nous, bien au contraire. Ce qu’hier on désignait comme un récit d’anticipation légèrement pessimiste risquerait fort de devenir une réalité, malgré nos espoirs humanistes…

En attendant, il faut bien reconnaître que les auteurs de cette nouvelle série nous proposent une lecture particulièrement prenante et pleine de détente !
Nous suivons Stéphane et sa femme Nadège dans une longue fuite pour échapper aux forces de police qui veulent d’une part les attraper, mais surtout les conduire vers leur euthanasie programmée, seule échappatoire pour ces "vieux" qui ne servent finalement plus à rien, qui ne sont plus productifs.
On est donc en plein récit cynique qui porte un regard sans concession sur notre société noyée dans des valeurs ultra libérales qui se déshumanise complètement. Quand on se souvient des discours alarmant des uns et des autres sur les retraites, sur l’obsolescence des personnes âgées etc… Il y a de quoi frémir, et finalement la fiction rejoint progressivement la réalité !

Toutefois, ce portrait brossé par Juncker et Pacheco manque de finesse, on est tout du long dans une sorte de caricature assez grossière dans les angles. Certes, ça fonctionne très bien, le message est extrêmement claire, mais ça aurait mérité d’être un chouilla affiné, d’être plus subtil aussi !

Graphiquement, le trait de Pacheco est du même ressort. C’est efficace, complètement dans la même cohérence que le scénario, et là aussi on aurait pu avoir plus de finesse dans les cases, dans les expressions. Il y avait moyen !

Au final, un volume qui reste très intéressant, avec pas mal d’idées que l’on espère retrouver dans le second volume !
Restons patient

Par FredGri, le 2 mai 2020

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