L'Océan au bout du Chemin

Dans son nouveau roman, L’Océan Au Bout du Chemin (The Ocean at the End of the Lane), qui parait aux éditions du Diable Vauvert, Neil Gaiman explore les méandres de la mémoire, et le complexe amas de souvenirs, oubliés, refoulés, ou bien perdus, propre à chaque être humain.

Par Clémence, le 14 juillet 2014

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur L’Océan au bout du Chemin

Une fois n’est pas coutume, c’est d’un roman que nous voulons vous parler, le dernier de Neil Gaiman. Connu par les bédéphiles pour des oeuvres majeures telles que The Sandman, il est aussi l’auteur de romans à succès comme American Gods, Coraline, ou encore Stardust, ces deux derniers ayant été adaptés au cinéma. Avec ce nouveau roman, Gaiman nous livre un récit subtil et profond.

Le narrateur anonyme nous embarque sur la route de ses souvenirs, quand il retourne sur le lieu de son enfance. Sur place, Il est inexorablement attiré par la vieille ferme des Hempstock où, à l’âge de sept ans, il fit la connaissance de Lettie Hempstock, onze ans, ainsi que de sa mère et de sa grand-mère.

Alors qu’il s’en retourne au bout du chemin, il se rappelle soudainement les évènements qui l’ont profondément marqué et transformé, et que pourtant il avait occultés, enfouis au plus profond de lui.

Car au bout du chemin, il y a une mare, et cette mare est un océan.

L’océan, c’est la mémoire, la mémoire de soi, la mémoire de la création toute entière, contenue dans chacun de nous, et pourtant inaccessible. Le lecteur est alors invité à participer à ce voyage intérieur, un retour en arrière vers des souvenirs traumatisants, mais essentiels et fondateurs.

A sept ans, le petit garçon ouvre une porte vers un autre monde, d’où s’échappe un monstre sans nom. Alors que le monstre s’installe chez lui, et prend le contrôle de sa famille, il se tourne vers les femmes Hempstock pour trouver de l’aide. Car seul, il ne peut contenir ni combattre un monstre vieux comme le monde, qui doucement s’empare des vies de tous. S’engage alors une bataille brutale pour sauver le jeune garçon, et l’univers tout entier.

Le fantastique est bien au rendez-vous dans cette œuvre, et Gaiman ouvre une nouvelle fenêtre vers d’autres mondes, d’autres univers, terrifiants ou extraordinaires. Les points de vue s’entremêlent, alors que l’homme se souvient à travers ses yeux de petit garçon. Alors que le familier devient étranger, alors que sa propre famille rejette et met en péril la vie du garçon, la menace de ce monstre sans forme est d’autant plus terrible, d’autant plus effrayante,

Mais l’enfant peut compter sur des alliés féroces, les trois Hempstock, qui elles aussi sont bien plus qu’il n’y parait, une mare en surface, mais profonde comme l’océan.

Ce roman est ainsi une invitation à un parcours d’introspection, mais également à l’ouverture vers l’inconnu, vers l’impénétrable d’où l’homme est issu. Chacun de nous a cette obscurité, ces souvenirs sombres et oubliés – ou occultés – et qui pourtant font partie de nous.

Ce livre magnifique, complexe et fragile à la fois, vous emportera dans un tourbillon qui ne laisse pas indemne. Chacun a son océan, à portée de souvenir.

Et pour vous faire plaisir, ci-dessous vous pouvez retrouver un petit extrait du roman, lu par Neil Gaiman himself.

Neil Gaiman aux Utopiales de Nantes

Par Clémence, le 14 juillet 2014

Publicité