O'BOYS
Midnight Crossroad

Huck convainc Suzy de sauter dans un train de marchandises, direction Memphis. Il espère retrouver, là bas, son ancien compagnon de route Charley dit “Lucius No Finger”.

Lui et son amie vont découvrir une ville vivant au rythme du blues. Mais la cité est loin d’être le paradis espéré par le garçon. Les noirs sont reclus dans la pauvreté et le maire de la ville a déclaré la guerre à ce qu’il appelle la “Peste Noire”, envoyant la police faire de véritables rafles dans les quartiers défavorisés.

Par legoffe, le 14 avril 2012

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Notre avis sur O’BOYS #3 – Midnight Crossroad

L’heure est venue de connaitre le terme de cette aventure, ou plutôt de la quête de ce jeune garçon au pays du blues. Toutefois, il ne semble plus être question de la fin d’une série puisque l’album précise maintenant “premier cycle” en parlant des trois albums parus. Cela laisse donc augurer d’une suite.

Pour l’heure, vous êtes invité à monter à bord du train avec Huck et Suzy pour un voyage vers Memphis. La ville sert de décor à la quasi totalité du livre et ce n’est pas un hasard puisqu’elle est considérée comme le berceau du blues et d’autres musiques américaines. L’aventure de Huck permet donc de se plonger dans l’époque où cette culture naissait et commençait à prospérer doucement. L’auteur fait d’ailleurs plusieurs clins d’oeil, à des artistes, mais aussi à la fameuse maison de disques Sun Studio.

L’occasion de voir, aussi, que cette culture musicale n’est pas seulement née de la douleur. Elle a aussi grandi dedans. Le racisme et les persécutions sont racontés au fil du livre, peignant une cité dans laquelle nous n’aurions guère envie de mettre les pieds, tout amateurs de musiques que nous sommes.

L’environnement reste donc pesant de bout en bout. Pourtant, la seule présence du gamin illumine l’aventure. Huck représente à lui tout seul l’espoir, aidé aussi par Suzy, même si cette dernière n’a plus la naïveté de son jeune ami.

Cuzor et Colman les font courir du début à la fin de l’album. Le récit est mené tambour battant ; les situations s’enchaînent sans que l’on puisse réellement souffler. C’est particulièrement efficace. Les auteurs ont choisi l’action et l’aventure pure, misant moins sur le suspense que sur le spectacle. Et ça marche.

On regrettera peut être le final, un peu expédié. La découverte de Huck et le stratagème pour tromper Bisher auraient sans doute mérité d’être développés pour nous tenir encore en haleine.

Mais cela ne fera pas oublier une aventure plaisante sur les traces des pionniers du blues, dans un décor sans concession. La meilleure manière de se souvenir que cette musique est née dans la poussière de la misère.

Par Legoffe, le 14 avril 2012

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