NUMBER 5
Tome 1

Number 5 fait partie du conseil Rainbow, organisation armée internationale pour la paix.
Lassé du désert qu’il n’aime pas, il enlève Matriochka, seule femme et s’enfuit. Les Rainbows vont alors partir à sa recherche. Les envoyés sont tués les uns après les autres et la tristesse s’empare des membres du groupe et de « Papa », le médecin génie.
La recherche se poursuit..

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur NUMBER 5 #1 – Tome 1

L’univers de Matsumoto dans « Number 5 » est totalement décalé, voire déjanté. Pour apprécier le talent de l’auteur du point de vue narratif, il faut vraiment être en phase et pouvoir entrer dans son trip.
C’est un monde onirique, peut être poétique mais pourtant le rêve, thème omniprésent reste inaccessible.. cet album est une fantasmagorie.
Ainsi, d’étranges objets sont intégrés à un décor imaginaire tout en faisant appel à des références totalement réelles. D’ailleurs, Matsumoto abonde en clins d’œil qu’il fait aux Beatles avec la couv de « Abbey Road », il cite Michael Jackson , il parle de Honda et de Fujicolor.. et puis en bon porte parole pour la paix, il dessine des cœurs partout, tous ses animaux sont « fall in love », et le grand maître indien « Gandhi » fait une apparition en profil arrière sur une magnifique planche couleur. Il ne faut pas oublier non plus la référence qu’il fait tout au long de l’album à Moebius tant dans le trait que dans certaines cases, faisant beaucoup penser à « Arzach », également avec le visage de « Papa », lui donnant des traits proches de l’auteur français.
Le décor est imaginaire mais parlant clairement aux hippies avec l’image de ces vêtements portés par cette vague des Seventies et des Baba cool.
L’atmosphère est paradoxale. Elle appelle à la répression, à la sanction et donc, par voie de conséquence, à la fuite et aux combats qu’elle provoque alors que les Rainbows sont là pour maintenir la paix.
Dans le même registre, Matsumoto équipe les seigneurs de bolides assez performants, des engins au look inquiétant et puis il parsème ses pages d’images douces avec des animaux tels que des gentils lapins, moutons, girafes, éléphants, beaucoup d’oiseaux , un chat.. –perché- 😉 et bien d’autres encore. Toujours pour illustrer les contradictions, on trouve en plein désert des bandes de thon (ou de saumons. 😉 remontant la rivière, (comme dit la chanson : « Le Cha-Cha-Cha des thons » de Belin ; Missir et Andréoli de 1958) et qui symbolise bien sur le contre-courant dont il semble beaucoup s’amuser.
Cette bd se balade agréablement entre tous les genres et bouscule un peu les valeurs existantes. Pour ceux qui entrent dans le délire de l’auteur, la magie ne s’arrête pas là. Le dessin est superbe, jeté, descriptif et très suggestif. Il emmène le lecteur vraiment très loin tout en marquant des pauses en intercalant des planches couleur avec un trait beaucoup plus fermé et limitant et son génie du découpage met tout au premier plan.
Toutefois cette fable moderne, voire d’anticipation pose un problème de parité puisqu’il est un monde d’hommes et où la seule femme existante ne décide pas elle même de son sort. Elle est représentée par un jouet de bois peint : la poupée russe !!
Bon… admettons . . ! En conclusion je dirai que cet album est étonnant, qu’il est une bonne surprise mais qu’il faut attendre un peu pour savoir où l’auteur veut aller. A lire en écoutant Pink Floyd ou Yes !

Par MARIE, le 6 avril 2004

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