La nuit des chats bottés

Dans cette histoire adaptée d’un livre de Fajardie, on suit l’épopée de Stephan et Paul, 2 anciens militaires, qui perpétuent, par amour, une vague d’attentats dans la France des années 70.

Par Arneau, le 1 janvier 2001

2 avis sur La nuit des chats bottés

J’ai découvert Fajardie en lisant ces oeuvres récentes comme "Le voleur de vent", "Les foulards rouges" et "La tour des demoiselles". Je suis séduit par son écriture. On s’ennuie jamais à lire ses titres.
Je n’ai pas encore testé ces polars, mais après la lecture de l’adaptation de "La nuit des chats bottés", cela donne bien envie.
il parait que ce titre est culte parmi la jeunesse : je veux bien le croire vu le récit de ces deux anars dans les années 1970.
Beuzelin fait un superbe travail au niveau de l’adaptation.
Son graphisme, le noir et blanc, tout séduit.
On se passionne pour les personnages principaux, Stephan et Paul, les deux anciens militaires et la jeune femme.
J’ai aussi bien aimé, à la fin, les esquisses, croquis, planches préparatoires de Beuzelin qui montrent sa façon de travailler, de choisir les décors.

Une excellente surprise dans la très belle collection "écriture" de Casterman.

Par BERTHOLD, le 14 novembre 2006

Dès la première page, on est vite mis dans la l’ambiance, un vent de révolte souffle sur cet album. Les auteurs livrent ici une critique cinglante de la république française à travers des protagonistes qui expriment leur rage et leur haine du système en faisant exploser les symboles et les fondements de notre société. Ils nous montrent une société figée et pourtant si fragile avec une population qui se rallie progressivement à la cause des plastiqueurs.

Grâce à un dessin que l’écrivain qualifie, en postface, d’expressionniste, le talentueux Boris Beuzelin réussit un coup de maître en insufflant toute la puissance nécessaire à des thèmes aussi forts. Dans un noir et blanc très sombre, il met brillamment en scène les interventions des « chats bottés » et dynamite ses planches lors des scènes d’explosions. Son travail d’adaptation est également à saluer, car à part peut-être un démarrage un peu rapide, l’histoire se tient parfaitement et la narration est fluide comme un scénario original. Une mention spéciale peut être attribuée au personnage du commissaire Nollet, en flic blasé mais brillant par qui l’auteur fait passer beaucoup de choses.

Chacun se fera sa propre opinion sur ses personnages ouvertement anarchistes et cette fin délicieusement immorale qui ne peuvent laisser indifférent. Certains trouveront un charme désuet à cette histoire qui fleure bon l’esprit de révolution et d’activisme propre aux années 70. Mais pour moi, elle trouve un réel écho à notre époque où ce ne sont pas les monuments mais les voitures qui brûlent et où les politiciens rentrent en campagne 2 ans avant les élections !
Voilà une BD engagée et bourrée d’actions qui se détache de la production actuelle par des idées tranchées !

Par Arneau, le 1 octobre 2006

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