NUIT À ROME (UNE)
Livre 2

Après avoir lâché sa compagne Sophia, Raphaël a finalement décidé de partir pour Rome afin d’y rejoindre Marie avec laquelle, vingt ans plus tôt, il avait passé un deal, celui de se retrouver pour une nuit à l’occasion de leurs 40 ans respectifs. Rongé d’un côté par une certaine culpabilité et titillé par une petite appréhension, il finit par atteindre sa destination. Là, à l’aéroport, Marie fait défaut. Raphaël commence à être gagné par la désillusion, surtout que Sophia n’arrête pas de l’appeler. C’est alors qu’il reçoit enfin un message de son égérie qui l’invite à le retrouver à un hôtel. Prestement, il se dirige à l’adresse donnée, pénètre dans l’hôtel concerné et monte à la chambre indiquée. Quelle va être la teneur véritable de leurs retrouvailles ? Est-ce que Marie et Raphaël vont mettre à exécution leur promesse d’il y a 20 ans et que va-t-elle leur apporter réellement ?

Par phibes, le 2 novembre 2013

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Notre avis sur NUIT À ROME (UNE) #2 – Livre 2

C’est en mai 2012 que Jim nous a introduit dans son intrigue moderne reposant sur une promesse lâchée de façon puérile par deux tourtereaux de 20 ans et qui, à l’occasion de leur quarantième anniversaire, est en passe de devenir réalité. Après un premier opus pour le moins entreprenant qui se terminait sur une volte-face difficile, l’artiste héraultais revient sur les étalages pour nous offrir la suite de cette romance surprenante et quelque peu addictive.

Pour cela, l’on retrouve Raphaël et Marie qui ont plaqué volontairement et impulsivement leur conjoint respectif pour cette nuit à Rome qu’ils se sont promis antérieurement et ce, avec une appréhension non dissimulée. En effet, on a envie de savoir jusqu’où ils vont aller, ce qu’ils vont se dire pour atteindre le résultat inquiétant que l’on a pu voir à l’ouverture de cette aventure intimiste. L’on découvre donc tout d’abord, Raphaël, perdu dans ses émotions les plus contrastées, entre curiosité, inquiétude, désir, affolement, espoir. Après un moment de solitude, c’est le tour de Marie de s’afficher elle-même dans cette sensualité qui la caractérise. Enfin, les retrouvailles ont lieu, des retrouvailles pour le moins délectables au gré d’échanges certes très basiques mais riche en sentiments, en complicité, en insouciance et également en décisions.

Evidemment, Jim n’élude pas les dommages collatéraux d’un tel acte. A cet égard, l’auteur nous rattache à l’amère désillusion des compagnons respectifs de Marie et Raphaël et nous ouvre le ressenti douloureux de Sophia et Damien. Là aussi, rien ne semble avoir été oublié, tant les réactions se révèlent des plus complémentaires.

Une fois de plus, donc, Jim est arrivé à rendre palpitant son équipée romantique. Via des dialogues tout en modernité, nourris par des échanges simples en totale communion avec la réalité, il trouve grâce à cette promesse de 20 ans d’âge la matière qu’il faut pour dresser une histoire sentimentale solide aux circonvolutions captivantes.

Il va de soi que le travail graphique qu’il produit se veut en totale osmose avec l’équipée. Grâce à son trait finement inspiré, il met en exergue des instantanés superbement choisis, d’une grande beauté et d’une expressivité convaincante, qui, même sans texte, sont des plus volubiles. Certes, l’artiste nous démontre une façon de mettre en image très appréciable, qui s’éloigne de tout emballement, lui préférant une certaine indolence, un appesantissement comme pour profiter du moment présent.

Une fin d’histoire d’amour (mais rien n’est sûr car c’est un premier cycle) vibrante, remarquablement interprétée via des personnages fortement inspirés et attachants, qui assurément pourrait donner lieu à une adaptation au cinéma. Du Jim comme on l’aime et qui n’a pas fini de nous étonner !

Par Phibes, le 2 novembre 2013

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