NOWHERE MEN
Un destin pire que la mort

(Nowhere Men 1 à 6)
A la fin des années 60 quatre scientifiques ont créé une entreprise nommée "World Corp", afin de révolutionner la science et la mettre au service de l’humanité. La tête pleine d’inventions, d’idées révolutionnaires ils ont commencé à lancer des projets, qu’il s’agisse de santé, de robotique… Mais progressivement cette complicité s’est effritée, amenant le groupe à se séparer. Les années passant, chaque individu a commencé à développer ses propres concepts et, de son côté, la World Corp s’est associée à un projet spatial qui a permis de lancer une station en orbite autour de la Terre. Seulement voilà, dans cette station, un virus s’est soudain déclaré, commençant à transformer l’équipage. L’un d’eux a alors réussit à construire un portail pour téléporter tout le monde sur Terre. Mais après un sabotage la station explose, envoyant tout le monde un peu n’importe ou sur la planète…

Par fredgri, le 4 avril 2015

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Notre avis sur NOWHERE MEN #1 – Un destin pire que la mort

Actuellement Image est en plein essor éditorial, avec une multitude de projets plus ou moins ambitieux qui démontrent le dynamisme de cet éditeur, fédérant de nombreux auteurs et enthousiasmant les lecteurs.

Nowhere Men est le parfait exemple de cette liberté éditoriale qui se développe actuellement.
Aux scénario on retrouve d’ailleurs l’actuel "Publisher" d’Image, Eric Stephenson, qui livre une intrigue complexe et exigeante bourrée de petites expérimentations narratives qui demandent aux lecteurs d’être vigilants et réactifs. Car Stephenson joue avec les ellipses, les flash-back impromptus, il glisse des extraits de livres, d’articles, des affiches promotionnelles etc. C’est fascinant de se laisser porter par le récit, de revenir dans le passé pour comprendre une allusion faite deux numéros auparavant, de voir surgir de nouveaux personnages sans crier gare etc.

Vous l’aurez compris, cette lecture n’a rien de linéaire, elle nous entraîne dans un univers SF aux antipodes de ce qui se fait habituellement. On y parle du monde des affaires, d’expériences, de virus, de "super pouvoirs", de scientifiques très populaires, de drogues et de pas mal d’autres choses. Le scénariste exige du lecteur qu’il aille recoller les morceaux tout seul, sans pour autant lui livrer une histoire hermétique, loin de là.
Car ce qui est important c’est que cette bande dessinée est très accessible, malgré ce côté protéiforme. De plus, on a vraiment le sentiment qu’on n’en est qu’aux débuts, que derrière ces personnalités se cachent encore mille et une idées (comme de savoir qu’est devenu Thomas Walker, par exemple !)

Alors oui, Nowhere Men est une série passionnante qui nous montre un monde profondément marqué par la science, une science qui aurait pu porter pas mal de belles choses, si seulement ces quatre scientifiques avaient su passer leur ego en second !
Ensuite, il faut dire que graphiquement c’est magnifique. Les dessins de Bellegarde sont très précis et expressifs, il a su personnaliser très distinctement chaque protagoniste tout en les hiérarchisant parfaitement ! Puis il faut noter que ses décors sont fabuleux, plein de détails avec un sens du design que j’adore !

Une série qui commence très bien, montrant tout son potentiel pour les numéros à venir !
D’ailleurs, à l’heure actuelle la série n’a toujours pas repris, le numéro 6 étant sorti l’été 2013, on croise les doigts pour que les auteurs s’y remettent. Et de ce point de vue là, c’est intéressant de voir que Delcourt n’a pour une fois pas attendu pour lancer la traduction !!!

Gros coup de cœur !

Par FredGri, le 4 avril 2015

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