NOVEMBER
La voix au bout du fil

Dee, Kay et Emma-Rose, trois femmes tombées au mauvais endroit au mauvais moment, prises en étau dans les rouages d’une machination policière orchestrée par des flics pourris et des gangsters de la pire espèce. Le piège se referme petit à petit sur elles… Pendant un jour et une nuit, ces trois femmes doivent se défendre et survivre.

Par fredgri, le 10 novembre 2022

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur NOVEMBER #2 – La voix au bout du fil

Avalées par tout ce qui se déchaînent autour d’elles, Dee, Emma-Rose et Kay tentent tant bien que mal de survivre dans ce second volume de l’excellente série November, véritable révélation de cette année.

Je ne saurais malgré tout assez vous conseiller de tout relire d’un bloc, afin de bien relier les fils qui se tendent entre les uns et les autres, de bien comprendre les flash-back. On découvre les pensées, on suit les évènements qui forment ce récit mosaïque extrêmement immersif et captivant.

On pouvait être resté dubitatif face aux questions sans réponse du premier volume, mais cette fois, Fraction et Charretier recollent les morceaux, nous révèlent les pièces apparemment manquantes et tout devient clair. L’intrigue est complexe, car elle n’est absolument pas linéaire, elle explore le passé et le présent en même temps, forçant le lecteur à une lecture active.

La grande force de ce diptyque vient donc de ce sentiment de plonger dans une multitude de récits parallèles, baignant dans un faut chaos qui semble partir dans tous les sens. Mais une fois que l’on s’immerge, qu’on se laisse entraîner dans les rouages du scénario, que l’on comprend cette gymnastique narrative, on est séduit par cette écriture extrêmement précise qui, se joue habilement des codes trop linéaires, qui dessine progressivement un ensemble très cohérent et fascinant.
Matt Fraction caractérise parfaitement ses héroïnes en travaillant le style des textes, du discours indirect au monologue, en passant par les bulles de pensée… Il en résulte une matière pleine de vie, de fureur, de tension, qui nous renvoie aux grands écrivains comme Hammet ou Chandler, ou plus récemment avec des auteurs comme Lapham et son incroyable série Stray Bullets (Delcourt).

Graphiquement, Elsa Charretier est toujours aussi à l’aise dans cet exercice de style, avec des compositions et une science du noir et blanc absolument magnifiques. Une grande maîtrise pour une artiste qui ne cesse d’impressionner !

Deux volumes absolument indispensables ! Très conseillés.

Par FredGri, le 10 novembre 2022

Publicité