LA NOUVELLE BANDE DES PIEDS NICKELÉS
Pas si mal logés !

Après avoir goûté aux joies de l’emprisonnement, Croquignol part à la recherche d’un toit. Il est bientôt rejoint dans sa quête par ses deux autres compères, Filochard et Ribouldingue. Devant la rareté de l’offre, ils finissent par élire domicile dans une laverie qu’ils ne tardent pas à customiser afin de lessiver les noctambules en goguettes. L’activité générant quelques heurts avec la gente policière, les Pieds Nickelés parviennent à retrouver le pavé et investissent, clés en main, l’hôtel Eden, collectif bigarré peu paradisiaque. Mais les marchands de sommeil, tapis dans l’ombre et jaloux de la bonne étoile du trio, ont décidé de grever son accession à la propriété d’autrui. Toutefois, grâce à l’apparition de la sémillante Arianne Donzelle, meneuse des ours mal logés, les trois roublards se voit obtenir un droit d’entrée dans la première maison de leur lieu de pérégrinations à savoir l’hôtel de Ville.
 

Par phibes, le 5 novembre 2009

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Notre avis sur NOUVELLE BANDE DES PIEDS NICKELÉS (LA) #1 – Pas si mal logés !

Depuis l’année 1992, les Pieds Nickelés jouissaient d’une tranquillité absolue et certes bien méritée pour avoir extorqué d’innombrables victimes durant plusieurs décades sous la patte de Louis Forton (1908/1934) et sous celles de Montaubert et Pellos (1946 à 1981). Or, après quelques aventures sporadiques signées Jicka, Laval, Gen-clo et Rodrigue, voilà que la joyeuse triplette refait surface par l’intermédiaire de l’association de deux auteurs pleins de fougue, Trap ("Grenadine et Menthe à l’eau", "Aux frontières du quaternaire"…) et Stéphane Oiry ("Ronchon & Grognon", "Pauline et les loups-garous"…).

Bien sûr, ces nouvelles aventures annoncent un coup de jeune évident. En effet, déjà dans la forme, la Société Parisienne d’Edition étant défaillante, c’est la grande maison Delcourt qui finit par héberger le retentissant trio dans une structure rigide, cartonnée, au format conventionnel. A ce titre, contrairement aux publications d’antan, l’éditeur fait l’effort de publier les péripéties nickeléennes intégralement colorisées.

Dans le fond, le changement est également perceptible. Sur le thème brûlant de la crise du logement, thème d’actualité que Montaubert, lui-même, n’aurait certainement pas boudé (bien qu’il ait déjà abordé à plusieurs reprises le sujet de l’habitat avec par exemple "Les pieds nickelés dans l’immobilier"), Trap et Stéphane Oiry proposent une équipée urbaine bien imprégnée de la finasserie outrancière des trois larrons. La présentant sous la forme d’un "chapitrage" original, ils nous assurent de péripéties burlesques bien accrocheuses.

Adroitement, ils évitent le piège du plagiat en utilisant une stratégie scénaristique qui fleure bon le renouveau, et réussissent à faire le grand écart entre l’image qui colle depuis des lustres aux Pieds Nickelés et les aspirations actuelles. A ce titre, on pourra convenir que les dialogues semblent plus métaphoriques, empreints d’un certain verbiage argotique plus direct mais certainement pas déplaisants.

Le tout, qui ne se décline que sur 32 pages, se déguste toutefois avec grand plaisir. Malgré ce petit manque de jubilation excessive qui collait à la peau de la triplette, les péripéties drainent une volonté active de profiter des affaires d’autrui, qui plus est, quand il s’agit d’individus peu sociables et profiteurs (les marchands de sommeil).

Le graphisme de Stéphane Oiry renouvelle le style de l’ancienne série. En phase avec les productions actuelles, son trait s’apprécie grâce à sa forme épurée, suffisamment explicite, colorisé sans trop de fioriture à l’ordinateur. On perçoit une certaine juvénilité artistique qui rend sympathiques et les personnages et les décors. Bien que l’effigie des trois délurés soit totalement différente de celle dont on avait l’habitude précédemment, on acceptera bien volontiers leurs nouveaux physiques bien agréables.

Les Pieds Nickelés reviennent dans une nouvelle forme qui, loin s’en faut, a toutes les chances de rendre heureux les inconditionnels de la triplette et de relancer, espérons durablement, cette saga intemporelle en s’acoquinant de nouveaux adeptes. En tout cas, Trap et Stéphane Oiry sont logés à la bonne enseigne et pour cela, on les remercie !
 

Par Phibes, le 5 novembre 2009

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