Notre part des ténèbres

La nuit du 31 décembre au 1er janvier. Une croisière de luxe, à bord du Nausicaa, a été organisé pour les actionnaires de Mondial Laser, une entreprise de pointe qui vient d’être vendue à l’Inde, grâce à l’aide d’un fonds spéculatif. Ainsi, ils peuvent fêter les profits records de l’année écoulée et ceux qui suivront grâce à la délocalisation. Des invités prestigieux sont à bord, le champagne coule à flot, la fête bat son plein. Mais le navire a lentement changé de cap. D’anciens salariés, licenciés après la fermeture définitive de la société, en France, ont pris le contrôle du Nausicaa. Cette prise d’otages est organisée par Gary, qui s’occupait de l’atelier mécanique de Mondial Laser…

Par berthold, le 17 novembre 2019

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Notre avis sur Notre part des ténèbres

Gerard Mordillat adapte son roman en BD et c’est une belle idée, car ce récit est d’actualité.

A l’heure où de nombreuses entreprises ferment en France, où certaines sont délocalisées, où des gens se retrouvent sans emploi, suite à la fermeture de leur usine, abandonnés par le gouvernement, il est utile de montrer cette réalité par le biais d’une fiction.
Mordillat le fait intelligement avec cette histoire de navire qui file vers la tempête et où la tension monte de bout en bout pour plonger au cœur des ténèbres. Ce récit montre aussi la part des ténèbres qui sommeille en chaque être humain.
L’auteur donne aussi bien la parole aux anciens ouvriers de Mondial Laser, qu’aux actionnaires, aux journalistes ou aux ministres, tous se trouvant dans la même galère. Ce que dit Mordillat, par le biais des personnages, est très juste. Ce qui fait de cet album une œuvre importante et une lecture incontournable.
Le scénariste nous montre comment tout ce drame s’est mis en place avec certaines moments intimes qui permettent de mieux caractériser les personnages. Nous découvrons ainsi comment certains montrent leur vrai visage. Nous plongeons en plein suspense dans cette tension qui monte et qui peut exploser à tout moment. Tout cela peut entrainer l’explosion du Nausicaa, car les "pirates" ont placé du C4 à divers endroits du bateau.
Ce récit est mené de main de maître par un écrivain au meilleur de son art.

N’oublions pas non plus l’incroyable travail graphique de son complice Eric Libergé qui parvient par son trait à mettre en placel’atmosphère de ce thriller social, tout en faisant monter le pression, surtout lorsque le Nausicaa est pris dans la tempête. Des scènes sublimes qui sont, pour moi, une belle métaphore de cette histoire.
Une étonnante lecture que je ne peux que vous recommander. Un récit intelligent sur notre société actuelle.

Par BERTHOLD, le 17 novembre 2019

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