Nori et moi

Lorsque Masanori naît en 1985, ses parents sont loin d’imaginer que leur vie va être pleinement bouleversée par son arrivée ! Nori et moi nous propose le double récit d’un jeune autiste brésilien, dessiné par Masanori lui-même !

Par v-degache, le 1 février 2021

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Notre avis sur Nori et moi

Nori et moi, aux éditions Dunod, fait partie de ces œuvres inclassables, tant sur le concept que graphiquement. Le jeune brésilien Masanori Ninomiya (ou Nori) dessine, dans une première partie de l’ouvrage, sa vie, le tout écrit par sa mère Sonia, et cadré artistiquement par l’auteur Caeto. La seconde partie de l’album présente la propre version de Masanori.

Nori, né en 1985, est atteint d’un trouble du spectre autistique, dans un Brésil où le syndrome d’Asperger est encore largement méconnu, laissant sa maman, professeure de langue, littérature et culture japonaise, dans l’expectative, le doute et un questionnement permanent, trimballant son fils de spécialistes en spécialistes, d’école en école. Celui-ci va trouver dans l’art, et notamment dans la BD et Jim Davis, un moyen d’expression et d’ouverture sur ceux qui l’entourent.

Mais Nori et moi n’est pas un simple récit-témoignage. L’histoire du jeune homme ainsi racontée est particulièrement prenante et saisissante, car c’est Nori lui-même qui pose sa propre vision des choses sur le papier, sur son histoire, sur sa vie. Un noir et blanc au graphisme très particulier, tant au niveau du trait que de l’encrage, rendant difficile tout comparatif.
Parfois son art peut apparaitre un peu enfantin, mais la case ou la planche suivante gomme immédiatement cette impression et incite le lecteur à s’arrêter sur la composition du Brésilien.
Quant à la seconde partie, plus courte, elle propose la vision de Nori sur son parcours. Le récit y est particulier et déroutant, celui-ci s’appuyant constamment sur des événements historiques bien précis, parfois liés directement à l’histoire brésilienne, apparaissant comme des jalons permettant de structurer la pensée et le déroulé de la  vie de l’auteur.
L’homme y est touchant, émouvant et drôle.

Nori et moi ne tombe jamais dans le pathos, et évite également l’écueil de présenter le syndrome d’Asperger comme représentatif de l’ensemble des troubles autistiques.
Nori et moi
est avant tout l’histoire mouvementée et semée d’embûches d’un artiste brésilien talentueux et inventif ! A classer dans cette catégorie de bouquins dont on ne décroche pas une fois qu’on y a plongé !

Par V. DEGACHE, le 1 février 2021

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