Non-retour

Juillet 1962. L’Algérie est indépendante.

A Colomb-Béchar, sous une chaleur de plomb, des rapatriés, des familles, des femmes, des enfants embarquent à bord du vol AF 51. iIs vont rejoindre Marseille.
A bord se trouve aussi un colonel de l’armée et un commissaire de police à la poursuite d’un espion, qui est à bord de l’avion et dont il ne connait pas l’identité.

Le décollage se passe bien. Alors qu’il passe sous l’autorité de la tour d’Oran, les pilotes reçoivent un ordre d’Oran pour que l’avion atterrisse là-bas, afin qu’il soit vidé de ses passagers et remplacé par des évacuations prioritaires. Il est question aussi de cet espion qui a tué un mécano  affecté aux essais du Mirage III.

Le commandant ne veut pas détourner son vol vers Oran et veut emmener ses passagers à Marseille.
Sauf que le colonel n’est pas d’accord, il sait que, s’il revient en France, il sera jugé et qu’à Oran, il a encore des amis de l’OAS. Il sort une arme et menace de faire sauter l’avion avec des grenades si le commandant n’obéit pas à ses directives…

 

Par berthold, le 17 mai 2021

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Notre avis sur Non-retour

Non-Retour était un projet commencé par Jean-Laurent Truc et Patrick Jusseaume, le dessinateur de la série Tramp. Mlaheureusement, Jusseaume nous a quittés en octobre 2017. C’est Olivier Mangin, bien connu des lecteurs de L’Ultime Chimère, qui a repris le flambeau au crayon.

Non-Retour
est un excellent suspense, un huis-clos très réussi et prenant, souvent angoissant et qui se révèle être une excellente lecture.

Avec ce récit, Truc aborde la fin de la guerre d’Algerie, montre comment certaines personnes ont eu du mal à quitter ce pays, comment ils ont aussi peur de revenir en France, de, par exemple, être perdus avec le climat du pays. Il parle des problèmes de cette guerre, il arrive aussi à aborder le passé de certains personnages, dont plusieurs ont connu la Seconde Guerre Mondiale et l’Indochine. Sans trop en dire, il revient sur le passé de certaines personnes et du deuil causé par cette guerre.

Les personnages sont bien présentés, chacun ayant un caractère propre. Le commandant, le co-pilote, les hôtesses, certains passagers ainsi que le commissaire de police, toujours blagueur et un peu dragueur, malgré la situation tendue à bord de l’avion.

Ce suspense nous tient en haleine tout du long. Et, tel un film catastrophe façon Airport, nous sommes happés par l’intrigue et la tension. Le vol de l’AF 51 va connaître quelques péripéties. Et quelques drames aussi.

Ce récit est très bon. Le scénariste, dont c’est ici la première bande dessinée, nous offre une excellente histoire, bien écrite, aux rebondissements nombreux. Avec cette oeuvre, il se fait déjà remarquer dans le petit monde de la bande dessinée.

Olivier Mangin lui aussi, frappe très fort avec son travail remarquable sur ces pages.
Il a réussi à maitriser son sujet et surtout à captiver l’attention du lecteur dans ce huis-clos étonnant. Tout dans sa mise en scène est parfait.
Il parvient aussi à réaliser quelques prouesses graphiques avec des scènes d’action assez fortes, tout en donnant l’occasion aux personnages de laisser exprimer leurs émotions.

Mangin rend aussi un bel hommage au travail de Jusseaume. Vous pourrez, à la fin de ce livre, après avoir lu le témoignage de Truc sur son amitié avec le dessinateur de Tramp, admirer son art ainsi que ses pages crayonnées et certaines encrées. C’est magnifique et, quelque part, assez émouvant.

Non-Retour est une oeuvre que je vous recommande fortement.
Une lecture forte et passionnante.
Un divertissement de grande qualité.

Par BERTHOLD, le 17 mai 2021

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