NOBODY
Soldat inconnu

Montana, 2007, un homme est arrété sur les lieux d’un crime qu’il s’accuse d’avoir commis. Le shérif le découvre couvert de sang tranquillement attablé, en face de lui, sur la table une main ensanglantée.
Un an plus tard, alors qu’il est incarcéré en attente de son procés, une jeune psychologue est chargée de réaliser une expertise psychiatrique de cet homme. Seule interlocutrice à laquelle il accepte de se confier, il va dérouler le fil de sa vie depuis l’instant où tout a basculé.

Par olivier, le 9 février 2017

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Notre avis sur NOBODY #1 – Soldat inconnu

Nous sommes plongés dès les premières cases dans une mise en scène très cinématographique, Christian De Metter installe No Body comme une série télé avec une première saison découpée en quatre épisodes. Il en a d’ailleurs composé le générique, accessible via un QR code au début de l’album.
L’installation du récit est très simple, un homicide et un présumé coupable, un homme dont on ne semble pas pouvoir douter de la culpabilité tel qu’il nous est présenté. Cette base n’est que le point de départ, un instant T dans la vie de l’homme dont on ignore tout, même le nom. Une seule chose est certaine, il revendique le droit d’être jugé coupable et condamné à mort.
Sur cette antienne, De Metter construit des personnages extrêmement complexes, cassés par la vie, qui dissimulent autant qu’ils montrent. Dans ce huis clos entre la jeune psychologue et l’homme qui se déclare meurtrier, des rapports de confiance semblent s’établir, l’homme se livre, dévoile son passé, mais, subtilement, le scénariste crée le doute dans l’esprit du lecteur quant au crédit à apporter à son discours.
Le thème central n’est pas la résolution d’un homicide, mais bien l’histoire de ce personnage et d’une manière encore plus resserrée, de l’absence.
L’absence de nom, l’absence de corps, la manipulation, la recherche d’identité, les niveaux de lecture sont complexes et s’entrecroisent, bousculant l’attention et les certitudes du lecteur. Le scénario est très brillamment construit, laissant systématiquement le lecteur dans le doute.

Le scénario est soutenu par un dessin et une mise en couleur sombre, l’ambiance est pesante, ancrée dans la civilisation américaine, terreau propice aux romans noirs.

Un premier épisode accrocheur, perturbant et dont on a hâte de lire la suite.

Par Olivier, le 9 février 2017

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