NIGHTFALL
La nuit

Donnie Valedino est le fils d’une famille qui a dû émigrer à Londres et qui a subi la dure réalité de l’intégration. Aussi, son père, puis dix ans plus tard après sa disparition, son frère Zeno et, par force, lui-même sont entrés dans la dissidence contre le pouvoir ségrégationniste en place à force de réunions secrètes et d’opérations commando. Un soir, alors que le couvre-feu a été instauré, les deux garçons franchissent illégalement les limites du 1er district où se trouve le Bureau de contrôle des frontières et dépose une bombe au pied du bâtiment officiel. Pendant le compte à rebours fatidique, Donnie ne peut s’empêcher de regretter son forfait au point qu’il revient sur les lieux pour désamorcer la bombe. Malheureusement, il arrive au moment où celle-ci explose. Donnie est fauché par le souffle en même temps qu’une jeune fille qui passait à proximité. Il se réveille alors dans un autre monde appelé Asante et peuplé de lutins dont l’un se donne pour rôle de l’affranchir sur sa situation. Est-ce que Donnie est réellement mort ou serait-il en train de rêver ?

Par phibes, le 24 mars 2013

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Notre avis sur NIGHTFALL #1 – La nuit

Publiée sous le label Comics Fabric de chez Delcourt, Nightfall est la première bande dessinée réalisée en solo par l’auteur d’origine anglaise Fred Fordham. Elle s’attache à nous conter l’histoire d’un jeune garçon activiste forcé qui, à la suite d’un attentat, se retrouve propulsé dans un univers onirique.

Ce premier épisode ouvre donc les bans d’un récit qui doit s’étaler sur 3 tomes et qui nous plonge dans un Londres imaginaire, grevé par un séparatisme, un totalitarisme bien marqués et par des ambiances révolutionnaires. Dans cette atmosphère délétère à laquelle se greffe la problématique d’une épidémie du sommeil qui touche les enfants, l’histoire se focalise pour le moment sur Donnie, un enfant d’émigrés, promis à un parcours double hors norme à la suite d’un attentat. A cet effet, Fred Fordham gère son histoire sympathiquement en lui faisant emprunter deux chemins parallèles. L’un est dédié à la dure réalité dans laquelle Donnie, plongé dans le coma, se voit pris sous l’aile protectrice de la mère de Lily Mill qui partage son malheur. L’autre, plus touffu, est consacré à un parcours initiatique auquel le jeune garçon doit se livrer au cœur d’Asante, un lieu fantastique peuplé d’êtres appartenant à la mythologie et à la religion.

L’histoire contée, découpée en 3 chapitres, garde un certain intérêt malgré une lourdeur narrative que l’on ressent dans les explications de l’univers parallèle d’Asante et un manque de charisme des personnages. Certes, l’on comprend que l’auteur est fortement inspiré (véritable mix du Paradis perdu de Milton, de V pour Vendetta, de Sandman de Gaiman ou du Magicien d’Oz de L. Frank Baum) et qu’il a souhaité fondé, à travers une verve généreuse, son aventure sur des bases consistantes, s’obligeant à expliciter les différents domaines inhérents à cet univers comme celui du rêve, comme celui dédié au groupe appelé l’Alliance de la volonté et à son histoire avec l’archange Gabriel… L’intrigue qui découle de cet enchevêtrement scénaristique aux notions multiples (peuple, rêve, paradis, enfer…) excite la curiosité et pousse à voir où les nombreuses épreuves vécues par Donnie, rejoint par Lily, vont les amener.

Graphiquement, le résultat est pour le moins agréable. Fred Fordham joue habilement sur les deux parcours empruntés par Donnie, tantôt en noir et blanc pour la vision réelle, tantôt en couleurs, pour l’aventure fantastique. Son style est empreint d’un réalisme assez bien maîtrisé qui, à certains moments, laisse entrevoir des potentialités intéressantes au niveau des perspectives. L’artiste maîtrise le détail que l’on pourra découvrir dans des planches assurément remarquables.

Un premier opus qui a son charme, qui plante un décor fantastique et narratif manquant toutefois de netteté mais qui devrait s’éclaircir dans le prochain tome. C’est tout le mal qu’on lui souhaite !

Par Phibes, le 24 mars 2013

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