NIETZSCHE
NIETZSCHE Se créer liberté

Dans la culture populaire, Friedrich Nietzsche est associé à Wagner, à Zarathoustra, au culte du surhomme et à l’idéologie nazie.
Entre le mythe et la réalité, Michel Onfray, auteur de l’Innocence du devenir dont s’est inspiré Maximilien Le Roy pour cette adaptation, veut rétablir l’exactitude de la pensée et des écrits du philosophe allemand.
Dans cette biographie, il rend justice à celui dont l’appréhension de l’humain a été dénaturée par sa sœur aux fins de servir une idéologie antisémite et hitlérienne.

Par olivier, le 23 mars 2010

Notre avis sur NIETZSCHE # – NIETZSCHE Se créer liberté

Né dans une famille de pasteur luthérien, Nietzsche se retrouve très jeune orphelin de père et sera élevé dans un cercle exclusivement féminin, entre sa sœur, sa mère et ses tantes, avant d’entamer de brillantes études.
Celles ci l’amèneront à l’université de Bâle comme professeur de philologie classique. Il enseignera dix ans avant que la maladie ne prenne le dessus et ne le conduise à une existence errante, souvent solitaire, subsistant grâce à la maigre pension dévolue par l’université, pour qu’enfin la folie l’enferme dans une prostration définitive.

Philosophe engagé, Michel Onfray redonne enfin à Nietzsche sa dimension humaine. Il casse les idées reçues sur le philosophe, qui fut trahit par sa sœur dans les années qui suivirent sa mort. Elle confectionna et fit publier des faux sous le nom de son frère pour accréditer la thèse d’un Nietzsche antisémite, détournant la notion de surhomme pour la rapprocher des thèses du national socialisme allemand.

C’est un ouvrage de mémoire que nous livrent les deux auteurs, qui, donnant un coup de pied dans la légende établie, remettent en avant la réalité de l’homme et de sa pensée.
Récupéré, trahi, vilipendé, celui qui écrivit "Dieu est mort", peu lu de son vivant, méritait bien cette réhabilitation. Sans apitoiement ni misérabilisme, ils accompagnent la lente plongée de l’écrivain vers la folie, de cauchemars en crises d’angoisse mais avec cette flamboyance de la pensée, mêlée à la délicatesse et à l’attention portée aux autres.

Le dessin de Maximilien Le Roy, d’une très grande sensibilité et d’une grande douceur donne à cet album une atmosphère romantique extrêmement prenante et sincère.
Il nous livre de pleines pages sans bulles tellement expressives et troublantes que tout ajout de texte serait incongru.
Plongez vous sans arrière pensée dans cet album, laissez vous porter par le dessin envoûtant et les grands aplats de couleurs, qui évoquent si subtilement la lente montée de la folie. Laissez vous bercer par ces phrases de Zarathoustra et vous ne refermerez pas cet album dans le même état que vous l’avez ouvert.

Par Olivier, le 23 mars 2010

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