NI TERRE NI MER
Tome 1/2

Deux ans après avoir vécu ensemble des évènements tragiques, deux hommes (Alex et Thomas) et trois femmes (Hélène, Eve et Julie) se retrouvent afin de participer à une sortie en mer pour conjurer leurs mauvais souvenirs. Malheureusement, leurs retrouvailles sont contrariées deux jours après leur départ par l’arrivée d’une tempête qui propulse à grands fracas leur voilier contre des récifs d’une petite île sur laquelle est planté un phare. Obligés de quitter le bateau, ils trouvent refuge dans le haut bâtiment et se retrouvent bientôt face aux deux hommes inquiétants qui l’habitent. Tout en faisant soigner Hélène qui a été blessée, les plaisanciers commencent à narrer leur mésaventure qui, d’ailleurs, ne va pas s’arrêter là. En effet, dans une atmosphère de plus en plus menaçante, Alex, Thomas, Hélène, Eve et Julie vont connaître des tensions de plus en plus fortes eu égard aux mystères des lieux et de leur périple et ainsi affronter le pire.

Par phibes, le 18 juin 2017

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Notre avis sur NI TERRE NI MER #1 – Tome 1/2

Graphiste d’origine et réalisateur de longs métrages à succès spécialisés dans l’action (on lui doit en particulier Transporteur 3, Colombiana, les volets 2 et 3 de Taken), Olivier Megaton fait une incursion dans le monde du 9ème art. Sous le couvert de la maison Dupuis, cet artiste complet nous propose donc un thriller contemporain en deux tomes dont la première partie est publiée en ce mois de juillet 2017.

A la faveur d’une entrée en matière fracassante et démontée, le récit a le grand avantage de nous prendre aux tripes. Olivier Megaton frappe donc fort dès le départ et, sous l’égide des tourments vécus par ses personnages, parvient à entretenir une atmosphère pesante, qui a l’immense privilège de s’alourdir au fil des pages. Il va de soi que l’intrigue mise en place s’appuie sur de nombreux mystère à commencer par la motivation exacte du voyage des cinq « amis », du secret qu’ils détiennent en commun, de leurs agissements erratiques en solo, de leur rencontre lourde de suspicion avec les gens du phare et en dernier lieu, de l’endroit énigmatique, sombre à souhait, où ils se trouvent.

De fait, ce premier tome fait monter la pression sans réellement délivrer de réponses au questionnement dont le lecteur est en proie dès l’ouverture. A n’en pas douter, le scénariste nous assure d’un développement très efficace, assurément millimétré, et dans cette atmosphère envoutante, voire obsédante, titille vivement notre curiosité, notre envie de connaître les tenants (et évidemment les aboutissants) de cette sinistre et étouffante aventure.

Après Bunker et sa participation à la série Dampyr, Nicola Genzianella revient dans la bande dessinée pour mettre en images le travail d’Olivier Megaton. L’on pourra s’accorder sur le fait que l’artiste gère remarquablement son dessin, dans une recherche réaliste pointue qui lui permet de camper, à la faveur d’une colorisation volontairement sombre, une atmosphère particulièrement enveloppante. Les décors menaçants du phare (extérieurs et intérieurs) sont des plus convaincants et le travail sur les personnages n’en est pas moins. L’expressivité de ces derniers, leur profondeur (la part secrète de chacun) est superbement distillée dans une restitution picturale totalement en osmose avec le scénario.

Une excellente première partie d’un thriller addictif à souhait, dont on espère la suite et fin le plus rapidement possible (sortie prévue à l’automne de cette année). Le rendez-vous est déjà pris !

Par Phibes, le 18 juin 2017

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