NESTOR BURMA
M'as-tu vu en cadavre ?

Auguste Colin, artiste de faible renom, cherche à rencontrer Hélène Chatelain, la secrétaire du détective Nestor Burma pour lui emprunter de l’argent. Lors du rendez-vous pour la remise du prêt, Colin ne se présente pas au grand dam d’Hélène et Burma.
Peu de temps après, celui-ci est contacté par Mado Souldre, imprésario de Gil Andréa, chanteur séducteur en vogue. Cette dernière le missionne de surveiller son poulain qui semble ne plus être le même depuis quelques temps. Burma va donc fouiller dans le cercle des habitués d’Andréa et va croiser son premier cadavre.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur NESTOR BURMA #4 – M’as-tu vu en cadavre ?

Très belle adaptation éponyme du roman de 1956 de Léo Malet dans laquelle le 10ème arrondissement de Paris est le théâtre d’une sombre affaire de disparitions et de meurtres. Nestor Burma, détective privé de l’agence Fiat Lux enquête dans les entourages nébuleux d’une star de la chanson.

L’enquête qui, au départ, était une mission de routine consistant en la surveillance d’un individu certes célèbre va progressivement déraper et tomber dans la tragédie suite à la découverte d’un corps passablement mutilé. On suit avec grand plaisir les investigations de Burma à travers les différents quartiers de Paris sur un fonds narratif très présent traduisant les pensées de l’enquêteur.

L’humour pince-sans-rire de Nestor Burma est très caustique et promet des moments délectables. Les répliques sont savoureuses et caractérisent bien l’ambiance de l’époque. La secrétaire du détective fait preuve d’une hardiesse profitable à son employeur qui, à son corps défendant, connaît des situations plutôt embarrassantes. Dans sa grande suffisance, le chanteur Andréa qui n’apparaît que dans toutes les dernières pages a bien des choses à cacher.

Au point de vue graphiques, la mécanique est bien huilée. Jacques Tardi n’a pas son pareil pour dessiner le tout Paris des années 50. Le trait propre à ce dessinateur crève chaque vignette emplie d’un maximum de détails. Dans cet univers monochrome, les décors sont accrocheurs et restituent les ambiances de la grande ville. Les personnages aux visages épurés et aux mains légèrement démesurées sont très expressifs.

Du très grand Tardi inspiré par le non moins grand Malet.

Par Phibes, le 26 septembre 2007

Publicité