L'inconsolé

Alors qu’il n’a qu’à peine 19 ans, Gérard Labrunie se fait connaître du monde littéraire en traduisant le Faust de Goethe, ce qui va lui assurer une vraie reconnaissance dans les milieux branchés de la capitale. Dès lors, contre l’avis de son père, il nourrit de sérieuses ambitions littéraires, en écrivant des articles, des pièces de théatre et autres poèmes. Un héritage inattendu lui permet alors de partir voyager, en Italie, en Égypte, il commence ainsi ses fameux "voyages en Orient" qui seront sa première publication… Mais celui qui se fait désormais appeler "Gérard de Nerval" est d’une part rongé par l’alcool, mais aussi par d’incessantes crises de folie qui parfois l’amènent à vouloir se suicider…

Par fredgri, le 11 novembre 2017

Notre avis sur L’inconsolé

Peut-être avez vous eu la chance de lire "Les filles de feu" de Nerval, et plus particulièrement "Sylvie", de découvrir la beauté de cette langue, de ce regard ! Vandermeulen et Casanave nous proposent donc de revenir sur le parcours très particulier de cet écrivain qu’on a souvent tendance à réduire à ses crises de folie et à sa mort, suicidé dans une ruelle de Paris…

Figure majeure du romantisme du 19ème siècle, Nerval nous apparait ici comme un homme affable, qui aime la fête avec ses copains, boire un bon coup et admirer les courbes des belles inconnues qu’il croise sur son chemin. Il n’a aucune envie de suivre les traces de son père médecin, ce qu’il veut c’est assumer ses penchants artistiques, se plonger dans cette effervescence littéraires au milieu de ces amis qui remodèlent l’histoire au détour de leurs textes ou de leurs peintures.

En contre partie, l’écrivain perd un peu en charisme au milieu de ces péripéties. On aurait souhaité apprécier davantage la finesse de sa prose, distinguer cette âme d’artiste si particulière et peut-être faire l’impasse sur quelques détails de voyage pas toujours très pertinent. Certes, Nerval c’est aussi le témoin d’un monde, un regard sur des contrées dont il ramène quelques portraits et autres notes de voyages, mais c’est surtout une plume, quand bien même il n’a pas toujours été aussi inspiré que sur "Les filles de feu" !

Il en ressort un album qui effeuille la vie de "Gérard", de ses années de lycée avec Théophile Gautier, jusqu’à sa mort en 1855, mais qui peine à le rendre attachant. On ne le comprend pas toujours, par exemple ! Par contre c’est aussi un très intéressant instantané d’une époque, du comportement d’une certaine intelligentzia mondaine qui construit aussi vite qu’elle ne détruit des réputations.

Par FredGri, le 11 novembre 2017

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