NEANDERTAL
Le Cristal de Chasse

Laghou est un des fils de Mulghar, chef de la tribu de l’Ours. Il est un peu marginalisé au sein des hommes du clan car il est boiteux, ce qui l’empêche de devenir chasseur. Pourtant son destin va basculer le jour où son père va mourir dans un accident de chasse, tué par Longue Barbe, un bison réputé invincible. Avant de mourir, le chef de la tribu va imposer à ses enfants de venger sa mort et de tuer l’animal. Au sein du clan déjà, certains manigancent. Laghou comprend qu’un de ses frères est prêt à tout pour prendre la tête de la tribu. Il va décider de vaincre lui-même Longue Barbe et rétablir la justice au sein du groupe. Le sorcier va l’aider en lui parlant d’un autre clan qui dispose d’une arme extraordinaire, le « cristal de chasse ».

Par legoffe, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur NEANDERTAL #1 – Le Cristal de Chasse

Emmanuel Roudier allie une nouvelle fois sa passion de l’archéologie et son talent de dessinateur en proposant cette saga préhistorique.

Il avait déjà signé chez Soleil « Vo’hounâ », en trois tomes. N’ayant pas lu la précédente série, je ne pourrai pas émettre de comparaison. Je découvre le travail de l’auteur avec un regard totalement neuf.

J’ai d’abord apprécié le graphisme, sobre, classique. Au début, il paraît même un peu terne, mais l’auteur doit jongler entre un décor montagneux de fin d’automne et des scènes se déroulant dans des cavernes. On a connu milieux plus colorés. Roudier démontre néanmoins qu’il sait tout à fait mettre en couleur ses cases lorsque ses personnages traversent des lieux plus vivants et chatoyants. On prend aussi plaisir à regarder les paysages et, surtout, les animaux de ces temps préhistoriques, très bien dessinés.

C’est d’ailleurs la première vertu de cet album : découvrir le milieu de l’homme de Néanterdal. L’auteur s’est bien documenté et nous fait revivre ses coutumes, son mode de vie et son environnement. Le bestiaire se compose d’animaux familiers comme l’élan ou le loup mais aussi de bêtes qui ont quitté l’Europe depuis (les hyènes par exemple) ou qui ont définitivement quitté la planète (les mammouths). Le livre vaut donc déjà par cet esprit de découverte.  

Finalement, le seul détail qui brise un peu l’ambiance « âge de pierre », c’est l’utilisation par les personnages d’un français impeccable. Quand on a été habitué à un classique comme Rahan, ça déphase un peu. Alors qu’on se souvient encore des « Petit d’homme doit suivre Rahan », nous voici ici avec des « Est-ce le sang de mes ancêtres qui m’exhorte sans relâche à recouvrer leur prestige ? ». Avouez qu’il y a de quoi y perdre son néandertalien.
Mais je cherche la petite bête et le choix de l’auteur est – somme toute – assez logique. Ou l’on fait le choix intégral du langage préhistorique, ou l’on part sur de la vraie langue française. Entre les deux, n’est-ce pas finalement caricatural ?

Côté scénario, nous avons affaire à une trame très classique : un homme rejeté d’un groupe s’apprête à se lancer dans un défi dont personne ne le croit capable. Réussira-t-il et gagnera-t-il l’estime de ses paires ?
Je suis sûr que vous avez déjà dû voir cela quelque part, et pas qu’une fois !

Il n’en reste pas moins que la lecture est intéressante et agréable. Nous découvrons avec plaisir la vie de ces hommes de la dernière période glaciaire et qui ont disparu voici 30 000 ans. Attendons maintenant le second tome pour nous faire une idée plus précise sur la qualité de l’histoire.

Par Legoffe, le 24 novembre 2007

Publicité