NAUFRAGÉS DU TEMPS (LES)
Les Maîtres Rêveurs

Toujours en quête de la divine Valérie Haurele, Christopher Cavallieri a, aux termes d’un voyage interstellaire, atterri sur la planète Khimaira Kator, répondant ainsi à l’appel formulé le Mangrave Annshistas, chef suprême des Athopolèmes. Ce dernier qui détient l’égérie de celui qui a été requis grâce à un stratagème monté par son neveu surnommé "le Tapir", promet la libération de la belle terrienne sous réserve de la destruction de ceux qui, depuis des temps immémoriaux, manipulent psychologiquement le peuple des Athopolèmes, à savoir les Maître Rêveurs. Considérant l’enjeu, Cavallieri ne peut que s’exécuter et tente, pour ce faire, de trouver un appui chez ses adversaires de toujours, les terribles Trasses.
 

Par phibes, le 14 octobre 2009

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Notre avis sur NAUFRAGÉS DU TEMPS (LES) #6 – Les Maîtres Rêveurs

Dans la continuité des cinq premiers albums, les éditions Glénat poursuivent la republication du travail d’avant-garde réalisé par Paul Gillon dans la présente saga parue initialement à partir des années 70.

Ce sixième opus conserve toute sa fraîcheur scénaristique subtilement alambiquée à laquelle le personnage de Christopher Cavallieri participe pleinement en se jetant sur les traces de la fameuse Valérie, sa dulcinée avec qui il partage depuis leur saut dans le temps, bien des aventures. Cet opus nous transporte sur un monde extraterrestre sur lequel une peuplade (les Athopolèmes) subit le joug d’un envahisseur millénaire qui influe sur les rêves. Cavallieri est bien sûr le pivot de ces péripéties et va épauler le représentant de ces extraterrestres, grâce à sa maîtrise exceptionnelle des différentes situations, tout en portant secours à Valérie.

Pour ceux qui chercheraient en cette aventure une pléthore d’échanges musclés sous la forme de tirs de lasers et d’explosions à volonté contre des bestioles sanguinaires sans cervelle, la déception sera certainement grande. En effet, ce septième épisode des"naufragés du temps" développe certes quelques moments actifs mais privilégie plus l’analyse structurelle d’un univers extraordinaire et complexe. Les fameux Athopolèmes voient leur société passer au crible par les questions et les déductions de Cavallieri et de ses compagnons, découvrant ainsi une communauté subtilement désorganisée et mûrement réfléchie.

Paul Gillon qui œuvre en solo depuis le cinquième tome fait preuve d’une créativité presque sans limite et nous régale grâce aux explications qu’il donne au travers des dialogues distillés abondamment. Certes, on perçoit une certaine lassitude traînée par son personnage principal qui semble partagé dans ses questionnements presque freudiens.

Graphiquement, le réalisme de Paul Gillon est des plus convaincants. La justesse de son trait, l’inventivité dans la réalisation des personnages ou monstres extraterrestres, la juxtaposition de vues réelles et irréelles de univers permettent de confirmer le talent extraordinaire de cet auteur qui n’en finit pas de nous étonner. Par ailleurs, on ne peut qu’être sensible à la beauté féminine qu’il n’hésite pas à encenser largement en la représentant sous la forme de jeunes femmes à la plastique parfaite et aux attitudes langoureuses.

"Les maîtres rêveurs" est un superbe épisode qui confirme bien que ce vaste space opéra qui n’a pris que très peu de rides, détient un potentiel qui peut rivaliser encore avec les publications d’aujourd’hui. Grâce soit rendue aux éditions Glénat de le rééditer dans son intégralité.
 

Par Phibes, le 14 octobre 2009

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