NAUFRAGES DU METROPOLITAIN (LES)
Les rats de Saint-Eloi

Au tout début de l’année 1910, des pluies torrentielles s’abattent sur Paris obligeant les habitants à se préserver au mieux contre la montée des eaux de la Seine. Dans cette ambiance diluvienne, Louise et son père adoptif, Monsieur Morchard, s’activent dans la joaillerie de leur patron Monsieur Verne située place Vendôme, en créant des bijoux pour l’ambassadeur du Tsar Nicolas III. Afin d’honorer la commandes ils se doivent de composer avec leur apprenti le jeune Valentin qui exécute avec une certaine effronterie des tâches subalternes. Le soir venu, pendant que ce dernier va retrouver son frère au café La Girafe, Louise rentre chez elle en prenant le métropolitain. C’est dans ce Paris inondé que les deux êtres vont être appelés, chacun de leur côté, à faire des rencontres marquantes, l’une avec l’anarchiste Le Fennec et l’autre, avec l’extravagant Henri de La Roche, pianiste du Moulin Rouge.

Par phibes, le 7 juin 2015

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Notre avis sur NAUFRAGES DU METROPOLITAIN (LES) #1 – Les rats de Saint-Eloi

En ce début d’année 2015, Patrice Ordas semble on ne peut plus en verve puisque l’initiateur de L’Ambulance 13 aligne pas moins de 6 ouvrages supplémentaires. Après les tomes 1 de Moses Rose et de La nuit de l’Empereur, le tome 2 de La Vénitienne et les tomes 3 d’Hindenburg et S.O.S. Lusitania, ce scénariste poursuit son partenariat avec Bamboo et propose, sous son couvert, cette nouvelle équipée historique.

L’histoire proposée qui se déclinera en deux volets, a la particularité de se focaliser sur la Capitale française au temps où cette dernière subissait les inondations de 1910. Elle s’attache tout particulièrement à deux personnages, Louise et Valentin, tous deux promis à des rencontres qui vont modifier leur quotidien.

Force est de constater que le récit se démoule selon une structure adroite, portée par des accents certes conventionnels mais qui permettent, d’une part, de bien camper le cadre historique de cette aventure (on voyage à travers Paris sous la pluie, de la place Vendôme au Lapin Bleu en passant par les sous-sols du Métropolitain) et d’autre part, de s’engager dans une petite intrigue dramatico-policière à deux volets pour le moins intéressante. Par ce biais, on suit les pérégrinations parallèles des deux personnages Louise et Valentin, pérégrinations qui s’enchainent assez rapidement et qui permettent de découvrir d’autres protagonistes bien caractérisés (l’un malfaisant et manipulateur, l’autre, pianiste de son état, curieusement bavard et pratiquant la savate, qui joue un jeu à découvrir).

Au niveau du graphisme, Nathalie Berr use d’un trait parfaitement soigné et éprouvé depuis La maison Dieu, doté d’un esthétisme particulièrement agréable et qui, ici, à quelques endroits, fait de sympathiques clins d’œil au travail illustratif d’Alfons Mucha. L’artiste nous fait faire un tour de la Capitale au début du 20ème superbement convaincant, usant d’un réalisme qui trahit une recherche documentaire évidente. Par ailleurs, Côté personnages, l’on conviendra que leur effigie fait, elle aussi, apparaître un travail rigoureux qui les rend très convaincants dans leurs expressions.

Un bon début d’histoire qui mêle admirablement Histoire parisienne et enquête policière.

Par Phibes, le 7 juin 2015

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