NARCISSE
Terra Nullius

En route pour l’Australie avec à son bord toute un chargement de chinois, le Saint-Paul a fait naufrage sur les rives d’un territoire peu enchanteur. Poursuivis par une horde d’autochtones cannibales, une dizaine de marins rescapés a pu fuir à bord d’une petite embarcation. Lors d’une escale, le mousse Narcisse est blessé et abandonné à son sort par ses compagnons. Face à cette situation, Narcisse se doit de s’adapter à son nouvel environnement, hostile et sauvage au demeurant. C’est à la faveur d’une amulette dont il est porteur que le jeune homme va être recueilli et soigné par Maademan, un vieil aborigène Uutyaalnganu, qui se charge de l’initier aux mœurs locales. Narcisse de Saint-Gilles s’efface au profit d’Amglo. Tout espoir de retrouver la Bretagne natale semble définitivement abandonné.

Par phibes, le 3 janvier 2016

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Notre avis sur NARCISSE #2 – Terra Nullius

Après un premier épisode pour le moins engageant, Chanouga revient plus que jamais investi dans son adaptation biographique de Narcisse Pelletier, fils de Vendée promis à un voyage aux antipodes de sa Bretagne natale, sur les côtes nordiques de la terre australienne.

Ce deuxième opus nous livre la suite des péripéties par le personnage principal, à partir du moment où ce dernier a été délaissé par le capitaine du Saint-Paul et ses marins rescapés. Il est l’occasion d’appréhender à la fois le terrible isolement du garçon (à peine âgé de 14 ans) et son adaptation obligée à un territoire qu’il ne connaît en rien. Ses pérégrinations solitaires ont la particularité de faire naître une rencontre et surtout une association improbable entre un petit blanc européen et une peuplade aborigène. Plus spécifiquement, on y perçoit le lien filial entretenu avec Maademan, son enseignement dispensé en toute simplicité et sagesse qui finira par avoir raison de la nostalgie du jeune homme.

C’est dans un récit empli d’exotisme et attachant que Chanouga nous plonge, un récit qui évidemment a en ligne de mire la colonisation de la terre australienne au 19ème siècle. Se permettant quelques petits basculements temporels, l’artiste ne nous fait pas oublier qu’il s’agit là d’un récit de voyage personnel narré par le personnage central et qui se veut encadré par des témoignages réels (voir pour cela le petit dossier explicatif à la fin de l’album). Malgré tout, comme le signale l’auteur, une grosse part de mystère demeure quant à la vie vécue par l’exilé dans sa sauvagerie. De fait, pour les besoins de son histoire, il a dû imaginer certaines situations (son amourette avec Obaïya, sa paternité non prouvée, son amitié avec Nabanja…), certains faits qui se veulent à la fois simples, plausibles et cohérents.

Au niveau du graphisme, Chanouga continue à nous charmer. Ses nombreux extérieurs se révèlent pleinement dans un exotisme généreux et ses personnages bénéficient d’une humanité non négligeable. Le tout servi par une colorisation directe efficace qui donne toujours un aspect chaleureux.

Une deuxième partie d’un témoignage à la fois biographique et aventureux toujours aussi plaisant à parcourir.

Par Phibes, le 3 janvier 2016

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