NAMBUL
Invasion

Quelques années après la première Guerre du Golf, l’Irak envahit à nouveau le Koweït. Cette fois le conflit semble vouloir durer.

Au Japon, totalement dépendant du reste du Monde pour ses ressources énergétiques, l’inquiétude est vive. Pour le gouvernement, il est impératif de s’assurer un accès aux ressources pétrolières et d’enclencher une nouvelle politique expansionniste. Il décide d’élaborer, en premier lieu, un stratagème lui permettant  de mettre la main sur des réserves pétrolifères situées en Indonésie. Pour se faire, le Japon décide de soutenir une tribu luttant pour son indépendance et située dans la zone concernée. Un secteur jusque-là exploité par une compagnie sud coréenne. La tension internationale va monter d’un cran. La guerre n’est plus un simple spectre.

Pendant ce temps-là, à Tokyo, une famille d’origine coréenne vit de fortes tensions en raison du racisme latent qui existe entre Japonais et Coréens.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur NAMBUL #1 – Invasion

Le scénariste de ce manhwa a débuté l’écriture du livre en 1991, en pleine Guerre du Golf. Les tensions de l’époque ont alimenté son imagination et entraîné Ya Sul Lok vers un scénario mêlant chronique sociale et géopolitique. Lee Hyun Se, déjà connu pour Angel Dick ou Armageddon, a voulu mettre en images ce récit. Cela donne un dessin dynamique, tantôt réaliste, tantôt caricatural, classique dans un manhwa.

La source d’inspiration de ce début de récit est flagrante. Il suffit de lire les passages sur l’affrontement entre l’Irak et les Alliés. Cela rappelle fortement 1991. En revanche, avec le recul que nous avons depuis la chute du régime de Saddam Hussein, voir l’Irak tenir tête aux Américains ou aux Anglais paraît forcément peu réaliste. Mais qu’importe, il s’agit d’une fiction et le conflit du Moyen-Orient n’est pas le sujet central du livre mais bien un prétexte pour nous plonger dans une autre guerre, celle qui verrait s’affronter la Corée et le Japon, voire d’autres nations.

En parallèle du récit purement militaire et politique, nous suivons également la vie d’une famille d’origine coréenne, vivant à Tokyo. Le personnage principal est un jeune chef de bande dont le frère a épousé une Japonaise. On vit à travers son regard le racisme qui existe entre les deux peuples.

Les auteurs, coréens, souhaitent ainsi mettre en avant l’antagonisme qui existe entre les deux pays, des griefs issus d’un lourd passé. Rappelons que le Japon a, à son actif, trois invasions de la Corée et 43 années d’occupation. Ils ont voulu traiter de ces problèmes, surtout à une époque où le Japon inquiète à nouveau ses voisins en raison de ses discours nationalistes, négationniste et expansionnistes.

C’est très intéressant car, si nous avons quelques échos du problème à travers nos médias, nos connaissances du problème demeurent très limitées. Bien sûr, il y a du parti pris dans les propos de l’auteur mais, globalement, cela permet de mieux connaître les enjeux politiques de cette région du Monde.

Dans ce premier tome (histoire prévue en six tomes) très volumineux, nous assistons à la montée des tensions internationales qui pourraient déboucher sur une guerre en Asie. Cela reste assez crédible même si j’ai justement trouvé que nous n’avions pas assez de scènes consacrées à l’aspect géostratégique et militaire. Une grande partie du récit reste consacrée à la famille coréenne qui vit à sa manière le drame qui se joue. Cela a le mérite d’amener un vrai côté humain à l’histoire mais le scénario aurait mérité un plus grand équilibre entre les deux parties. Et j’avoue que je ne trouve pas forcément très intéressant le personnage central, Hesung (chef de bande). L’idée de nous faire découvrir ces tensions à travers cette famille est une bonne idée mais  le profil des personnages n’est pas toujours totalement convaincant.

Ceci dit, l’histoire reste très intéressante. Le livre se lit bien et les pièces du puzzle se mettent en place de manière adroitement, nous donnant envie de découvrir la suite. Le deuxième tome promet beaucoup de suspense.

Par Legoffe, le 17 octobre 2007

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