Naissance du tigre

A Paris, en 1889, lors d’une séance de spiritisme pour le compte d’une relation du professeur Rozier, la physicienne Sélène Fouquart perçoit le message menaçant d’un esprit frappeur. Elle reconnaît en ce dernier celui de son ex-mari Victor Coqueret, guillotiné pour avoir tué une femme et son enfant. Très inquiète par cette déclaration spectrale, après avoir remis son fils à ses tantes, elle en réfère au professeur Rozier. Celui-ci l’incite à brûler tout ce qui se rapporte au tueur et à prendre un garde du corps pour la protéger. Fort de ce conseil, Sélène Fouquart décide d’aller voir l’inspecteur Lacassagne, le policier qui a arrêté son ex-mari. Lors d’une démonstration, la physicienne n’arrive pas à convaincre le fonctionnaire qui accepte toutefois de rester pour la nuit. Au petit matin, Lacassagne, malgré des vapeurs d’alcool tenaces et un bouton de manchette décousu, conclut que tout est en ordre. C’est en revenant à son service qu’il apprend de son supérieur qu’un juge a été assassiné. Et pas n’importe lequel, celui qui avait condamné Victor Coqueret à la peine de mort. Quelqu’un, donc, cherche à venger la mort du tueur. Mais qui ? Lacassagne va tenter de le découvrir, malheureusement à ses dépens !

Par phibes, le 25 septembre 2020

Notre avis sur Naissance du tigre

Les Humanoïdes associés mettent à l’honneur une œuvre concoctée par un romancier Feldrik Rivat qui a décidé de franchir le seuil de la bande dessinée. A l’origine d’une trilogie d’heroic fantasy (Les Kerns de l’oubli), l’auteur se lance dans une autre série intitulée Les enquêtes de la 25e heure dans lesquelles le policier flirte avec le fantastique. Fortement imprégné de ce nouvel univers qui l’inspire fortement arpentée par un personnage emblématique (l’inspecteur Lacassagne), l’artiste décide d’élaborer une histoire policière illustrée par le dessinateur Jean-Baptiste Hostache.

Ce volume qui se décline en one-shot est donc l’occasion de découvrir le fameux limier de la police parisienne dans une affaire pour le moins surprenante. Se déroulant à la fin du 19ème, cette dernière nous plonge dès le départ dans des ambiances où les fantômes communiquent par le biais de machines infernales. Fort de ce cadre insolite à partir duquel l’intrigue criminelle va émerger, on découvre les prémices d’une enquête peu classique, engagée par un représentant des forces de l’ordre qui ne l’est pas moins et qui va être mis à rude épreuve.

On concèdera que l’histoire ainsi racontée se veut bien alléchante par le fait qu’elle met en exergue l’esprit d’un meurtrier mort qui a décidé de se venger. Comment peut-on tuer quelqu’un qui est déjà mort ? La réponse va être amenée par le héros de cette aventure, l’inspecteur Lacassagne, charismatiquement bien travaillé (fort en gueule, défiguré, bagarreur…) mais d’une manière psychologiquement détournée, à son désavantage. A cet égard, le récit a le privilège de tout son long de bien captiver l’attention. Les rebondissements sont bien gérés et le fantastique se veut très prenant. A cet égard, l’enquête policière semble passer en second plan mais nous amène toutefois vers un déroulement final hors norme.

La partie graphique réalisée par Jean-Baptiste Hostache est vraiment de qualité. Contrairement à ses travaux sur Clockwerx ou Neige fondation, l’artiste élude le travail trop réaliste pour se focaliser sur un coup de crayon plus en adéquation avec le style comics conventionnel. Pareillement pour les couleurs, où il préfère se cantonner sur un encrage soutenu et des aplats larges de marron. Il va de soi que cette prise de position picturale est payante et donne à l’œuvre un grand intérêt.

Une enquête policière qui vaut son pesant de fantastique et qui pourrait éventuellement donner lieu à une nouvelle affaire pilotée par le tout nouveau chef de l’unité périspritique de Paris. L’avenir nous le dira !

Par Phibes, le 25 septembre 2020

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