NAINS
Derdhr du Talion

Après avoir mis le feu à la forteresse de Fort Draz, Ordo a fui l’ordre du Talion. Depuis 15 ans, il s’est forgé une nouvelle identité de façon à échapper à la Loge Noire à laquelle il appartenait et œuvre comme maître coordinateur à un barrage. C’est alors qu’il est interpelé par la troublante Derdhr, un des très puissants seigneurs de la Banque de Pierre, qui l’ayant démasqué, lui propose de travailler pour elle. En effet, l’Ordre du Talion n’a pas, comme il aurait pu le penser, été détruit mais a subi de profonds changements internes. La Banque de Pierre a pris le dessus sur les seigneurs archivistes et de fait, l’Ordre est devenu encore plus puissant. Malheureusement des tensions intestines grèvent la présidence de la Banque et à ce titre, Derdhr demande à Ordo d’agir en sa faveur de manière à mettre sur la touche celui qui lui fait de l’ombre, à savoir le seigneur Urus de la Maison d’Ettorn, qui n’est autre que le père du nain. Ayant accepté le deal et affublé du bras droit de sa belle commanditaire, Ordo met en place un subterfuge qui passe par une intervention auprès du roi de la cité-Etat de Cambrionne. Est-ce que l’ancien maître-assassin va pouvoir aller au bout de sa mission et terminer ce qu’il avait entamé quinze ans auparavant, et contrer de fait celui qu’il avait oublié, à savoir son sinistre père ?

Par phibes, le 23 mai 2017

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Notre avis sur NAINS #7 – Derdhr du Talion

A la faveur de ce septième opus, Nicolas Jarry, le grand instigateur de la série-concept, nous donne une suite aux péripéties contées dans le tome 2 de la saga des Nains et par cette occasion, nous replonge dans la destinée tourmentée de l’ancien maitre-assassin de la Loge Noire de l’Ordre du Talion, à savoir Ordo. On retrouve donc ce personnage quinze années après sa quête vengeresse contre cet Ordre qui l’a transformé en un véritable fugitif, obligé de changer d’identité pour ne pas subir les foudres de ses pairs.

C’est par l’intervention de la manipulatrice et ambitieuse Derdhr que l’aventure est relancée et qui doit pousser notre personnage principal à finaliser une besogne qu’il a entamée auparavant et qui a eu un effet contraire à ce qu’il aspirait. Nicolas Jarry prouve ici la mainmise qu’il a sur cet univers fantasy au travers d’une nouvelle intrigue qui, à n’en pas douter, s’appuie sur un scénario assurément solide, via une architecture somme toute complexifiée volontairement juste pour montrer qu’elle n’est pas creuse.

Sous le couvert de ce deuxième ordre (du Talion), le scénariste nous sensibilise à la mission d’Ordo qui va devoir, une fois encore, se retrouver face à son géniteur. Comme il se doit dans cette saga, cette équipée se veut copieusement enveloppée d’une narration sombre, sans aucune jubilation et portée par des dialogues verbeux et profonds. L’action prend évidemment toute sa place dans l’évocation de cette destinée et vient s’associer à des rebondissements dramatiques, sans appel, sanglants et imparables.

Pour les besoins de ce chapitre, Stéphane Créty revient dans la série pour animer ce personnage qu’il connaît bien, en l’occurrence Ordo. Sous un trait qui n’est pas sans rappeler celui qu’on lui connaît sur les séries entre autres d’Hannibal Mériadec, Sang du Dragon…, l’artiste excelle pour camper des atmosphères épaisses, sombres comme il sied à la saga. Evidemment, ce dessinateur n’est pas avare de travail et le témoigne au travers d’une mise en images semi-réaliste emplie de détails, puissante à souhait. Le travail qu’il fournit sur les personnages, sur leur expressivité obscure, leur charisme torturé reste d’une qualité toujours aussi impressionnante et donne un réel poids à l’aventure.

Un septième épisode efficace qui rejoint, de par son côté toujours aussi noir et tourmenté, les six premiers.

Par Phibes, le 23 mai 2017

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