NAINS
Ararun et la rage bleue

Faisant partie de la garde d’Ysparth, la cité cosmopolite, le Capitaine Ararun du Temple ne cesse de lutter contre toute la vermine qui grève la ville, en particulier les hordes de l’Obscure. Pour cela, il est assisté du capitaine Antalya, elfe bleue reconnue pour son art guerrier. Depuis quelques temps, la gronde s’immisce peu à peu dans les bas quartiers et la garde a beaucoup de mal à contenir celle-ci. Surtout que de nouveaux évènements meurtriers vont se déclarer et provoquer un regain de tension dans la population qui pourrait sérieusement ébranler la stabilité de la cité. En effet, des individus mutilés et griffus à l’apparence monstrueuse sèment la terreur et la mort tout en étant poursuivis par des chasseurs sans scrupule. Que sont donc ces pauvres hères horriblement dénaturés transformés en proie et promis à une fin sans pitié et pourquoi sont-ils poursuivis ? Ararun et Antalya vont chercher à le découvrir non sans savoir que leur enquête va les rapprocher des plus hautes instances de la cité…

Par phibes, le 10 juin 2022

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Notre avis sur NAINS #23 – Ararun et la rage bleue

Quand on aime, on ne compte pas ! Cet adage s’applique à Nicolas Jarry qui, à l’origine de la grande saga des Nains, continue inlassablement à porter à notre connaissance d’innombrables aventures de ses « cognards » aux caractères aussi trempés que l’acier de leurs haches ou de leurs épées. Avec ce vingt-troisième épisode, le scénariste ne déroge pas à son inspiration et vient nous livrer en quelque sorte une suite aux péripéties contées dans le tome 18 de la série.

C’est ainsi que l’on retrouve le fameux Ararun, nain de la caste du Temple et Capitaine de la garde de la ville d’Ysparth, et également sa coéquipière attitrée l’elfe bleue Antalya. Ces derniers se retrouvent plongés dans une nouvelle affaire de meurtres qui a toutes les chances d’influer sur l’équilibre social très instable de la ville. De fait, on a donc droit comme précédemment à une enquête policière comme précédemment, une enquête évidemment à la sauce « aquilonnienne » à la fois violente, rebondissante et empli de personnages bien charismatiques, forts en gueule quand il s’agit des courtes pattes.

L’histoire reste d’un grand intérêt grâce à un jeu scénaristique qui se veut bien huilé. Nicolas Jarry nous offre une fois encore via ses nains des moments épais, servis comme d’accoutumée par une écriture narrative puissante et par un jeu de dialogues toujours aussi fleuris quand il le faut. Il se permet ici de donner à son personnage central Ararun l’occasion de se découvrir en meneur d’hommes dans une enquête qui se love dans une opposition sociale, entre petites gens et gens du monde. Pareillement, il donne à Antalya la possibilité d’entretenir un mystère intéressant qui aura pour conséquence de jouer sur l’humeur du capitaine de la garde.

Au niveau des illustrations, Paolo Delplano, infatigable (il est intervenu dans le tome antérieur pour le story-board), retrouve sa place attitrée (ici sous le couvert de Pierre-Denis Goux) concernant l’Ordre du Temple et par ce biais, retrouve les personnages récurrents Ararun, Antalya et autres comme l’Anguille… Le style graphique est là, superbe à en tout point, selon un trait d’une finesse époustouflante, donnant lieu à des vignettes chargées de détails et de personnages totalement concluants. Complété par une colorisation d’exception signée Vincent Powel, le dessin devient un mets que l’on savoure à chaque planche.

Un épisode qui reste de qualité égale avec les précédents et qui nous permet de retrouver ces personnages vigoureux dont on apprécie grandement leurs péripéties fantastiques. Un régal d’heroic-fantasy, en somme !

Par Phibes, le 10 juin 2022

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