NAINS
Aral du Temple

Réduit à garder un phare sur une terre sinistre et humide depuis presque un siècle, le vieil Aral reçoit enfin la visite d’un navire qui vient le ravitailler. Dans la marchandise livrée, il trouve un rouleau de parchemin vierge qui va lui permettre d’écrire ses mémoires. Tout commence il y a plus de sept cent ans, au moment où, jeune ingénieur de l’Ordre du Temple, il est appelé à faire un voyage en direction de la cité-forteresse d’Abu’Kazan en compagnie de son mentor Maître Toëk et de sa nièce Sienn. Lors de leur périple un tantinet houleux, Aral apprend de son professeur que leur mission consiste à retrouver un livre antique occulte qui serait lié à un cube en or qui aurait été dérobé par des fureteurs au plus profond des mines d’Abu’Kazan. Pour cela et afin de ne pas attiser les soupçons d’Argral, roi de ces hauts-lieux et grand-oncle du jeune ingénieur, Aral doit faire croire au monarque qu’il est venu quérir sa bénédiction sur le mariage qu’il prévoit avec Sienn. Mais dès leur arrivée, les trois nains font une inquiétante découverte. La forteresse semble grevée par un mal étrange qui transforme les gens en de véritables meurtriers sanguinaires. Serait-ce dû à l’énigmatique cube ? En tout état de cause, cette mission va transformer irrémédiablement la destinée d’Aral.

Par phibes, le 2 mars 2016

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Notre avis sur NAINS #3 – Aral du Temple

Comme convenu dans la saga dirigée par Jean-Luc Istin, ce nouvel épisode est l’occasion de mettre en évidence un nouvel ordre du peuple nain. Après l’ordre de la Forge et l’ordre du Talion, voici l’ordre du Temple. Pour en évoquer sa spécificité, un nouveau personnage fait son apparition, Aral, qui, comme ses prédécesseurs a la particularité d’avoir une destinée on ne peut plus extraordinaire.

Nicolas Jarry reste fidèle à ce monde (les Terres d’Arran) qui a l’avantage de s’imbriquer dans l’univers fantasy des Elfes, série parallèle menée également par Jean-Luc Istin. Sous le couvert de son Maître ingénieur, le scénariste nous entraîne une fois encore dans un récit d’une densité remarquable. Après un préambule plein de promesses et à gros renforts narratifs, l’auteur dresse le parcours révélateur de son personnage, dans une évocation aventureuse pour le moins captivante.

On pourra encore une fois apprécier la noirceur employée qui met bien en exergue le côté tourmenté de ces petits êtres massifs promis à des avenirs incroyables ayant pour effet de réveiller leur personnalité. A l’appui d’une terminologie argotique pleinement risible, l’histoire se lit avec plaisir et engendre, en s’amplifiant favorablement, séquences légères, actions démesurées et destins sombres. Via les pérégrinations d’Aral, l’on pourra apprécier le sympathique travail du scénariste sur la façon d’articuler son monde nanique et de dévoiler ici comment les quatre ordres se sont créés.

La partie graphique a été confiée à Paolo Deplano, grand fidèle du scénariste pour lequel il a illustré Nains ! (album humoristique), Les exilés d’Asceltis, Mercenaires, Un coin de ciel bleu et le tome 2 des Maîtres Inquisiteurs. On ne pourra que saluer la performance de cet artiste, qui, sous la gouverne de Pierre-Denis Goux, est arrivé à réaliser un dessin qui s’intègre pleinement dans la charte graphique de la saga. Le travail est perceptible à la faveur de la réalisation de décors démesurés, superbement encrés, riches en détails et en originalité. Ses personnages, en particulier Aral, ont également une force caractérielle qui se ressent bien et donne à la quête un très bon souffle.

Une nouvelle destinée à la fois épaisse et sombre dédiée au troisième ordre qui compose le peuple nain. Une très bonne histoire qui ravira les adeptes de cet univers fantasy.

Par Phibes, le 2 mars 2016

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