NAGARYA
Intégrale

Un groupe d’explorateurs se retrouve naufragé sur une planète inconnue et dans l’impossibilité de pouvoir repartir. Ils ne sont qu’au nombre de quatre, trois hommes et une unique femme, Anny Wellington. Pour elle, la situation est unique, car elle offre par sa seule présence la possibilité aux hommes de se "perpétuer", la seule femme dont le corps sublime provoque bien des passions !
Ensemble, ils explorent la nature environnante et ce n’est qu’au bout d’un certain temps qu’ils découvrent non seulement les restes d’un engin spatial écrasé, mais aussi les traces d’autres humains, majoritairement des femmes qui cohabitent avec un seul mâle…

Par fredgri, le 15 octobre 2016

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Notre avis sur NAGARYA #Int. – Intégrale

Il y a eu deux albums de Nagarya sortis en 91 chez IPM: "Aux premiers temps" et "Le continent perdu". Il aura fallu attendre Dynamite et sa politique patrimoniale, tournée vers les trésors de la BD érotique, pour voir arriver cette magnifique Intégrale qui propose l’ensemble des planches avec un dossier final très riche en croquis, en ébauches de planches, en précisions de l’auteur lui même !
Seul bémol, il semblerait que quelques planches aient été remontées légèrement, passant à la trappe quelques cases dans la foulée. C’est dommage, car ces planches présentent des cases plus resserrées, alors que globalement Riverstone adopte justement une mise en page très aérée, laissant libre court aux corps, aux décors…
Mais, en contre partie, c’est aussi contrebalancé par une qualité d’édition extrêmement impressionnante !

En refermant la dernière page de ce volumineux album, on reste encore un peu sans voix. Car, certes, on s’est laissé prendre au piège de l’histoire, mais c’est surtout le charme du graphisme qui nous a complètement happé. Les planches sont somptueuses, les matières dans les couleurs rivalisent avec celles des grands peintres classiques, mais surtout… les femmes…
L’univers de Riverstone est peuplé de déesses hyper sexuées, aux anatomies exagérées dont le moindre mouvement, le moindre regard, dégage un aura envoutant sans ambiguité. A chacune de leurs apparitions on ne regarde qu’elles. D’autant que dans Nagarya ces femmes fantasmées se baladent du début à la fin entièrement nues, offertes et provocantes.

Si j’insiste ainsi sur cet aspect très particulier de l’album, c’est surtout parce qu’il est l’élément majeur de l’histoire, en fin de compte. Des survivants viennent échouer sur une planète, et parmi eux, seule une femme est restée vivante. Ça n’est pas non plus n’importe quelle femme, Anny est psychologue, très consciente de l’effet de ses charmes et que la situation la met dorénavant au centre de toutes les attentions, faisant d’elle la nouvelle Eve d’une humanité qui doit apprendre à survivre, voir même à se reconstruire. Son anatomie quasi divine va donc presque faire d’elle une idole vivante, vénérée par ces trois compagnons de route. Seule la rencontre avec les autres humains va la faire redescendre légèrement, entourée qu’elle sera désormais par cette tribu d’amazones très sensuelles, elles aussi.
Riverstone s’attarde donc sur les émois de la belle, il ralentit son récit, digresse, glisse quelques vagues flash-back pour approfondir le récit, donner quelques explications, tout en évitant très habilement de tomber dans le simple scénario prétexte. Car, progressivement il amène ce mot étrange "Nagarya" que chuchotent les belles indigènes, on ne sait pas trop de quoi il s’agit, avant de plus ou moins comprendre qu’il s’agirait d’une lointaine cité qui leur fait peur. Du coup, le récit entre dans une seconde partie plus axée sur l’aventure exploratrice, plus de tension. Les personnages s’extirpent lentement de leurs ébats pour entreprendre une expédition…

Je n’ai pas forcément envie de vous en dire plus sur le contenu même de l’histoire qui reste malgré tout inachevé et c’est très frustrant ! Toutefois, on devine aussi que Riverstone louche vers des ambiances mystérieuses qui rappellent les vieux livres de Tarzan à la découverte de cités perdues, de peuples inconnus. Il y a énormément de potentiel qui se devine par le biais des ébauches de planches qui racontent une hypothétique suite, avec des affrontements etc.

Et même si on reste sur notre faim, cette lecture est remarquable, une véritable plongée dans l’univers sensuel de cet artiste très discret. On croise d’ailleurs les doigts pour que Dynamite nous propose d’autres albums de Riverstone, dans la foulée !

En attendant, bien qu’il s’adresse à un "public averti", je vous conseille vivement de redécouvrir cet auteur virtuose au style d’une extrême beauté, avec cette magnifique Intégrale !

Par FredGri, le 15 octobre 2016

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