Nada

Ca commence à Paris, Ils sont cinq, gauchistes révolutionnaires, qui organisent l’enlèvement de l’ambassadeur américain. Tout est calculé, pesé et le jours venu tout se passe plus ou moins bien… Sauf que bien sur il y a quelques petits imprévus, tout d’abord il y a les gars qui surveillent le diplomate quand il va au bordel, puis il y a cette patrouille de flics qui intervient et enfin ce journaliste verreux qui filme tout… Sans oublier ce complice qui s’est défilé au dernier moment… Mais les gars réussissent à s’échapper et à se réfugier dans une maison à 60 bornes de la capitale… Il faut désormais demander une rançon et avancer un certain nombre de doléances… Et pendant ce temps, les flics enquêtent et remontent des pistes…

Par fredgri, le 19 octobre 2018

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Notre avis sur Nada

Nouvelle adaptation d’un roman de Manchette par le duo Headline/Cabane (après La princesse de sang et Fatale) et nouvelle réussite.

Les auteurs misent ici sur un croisement de pistes narratives, sur plusieurs personnages qui vont faire avancer le récit chacun de leur côté. On voit ainsi l’histoire progresser petit à petit, s’entremêler parfois, semer quelques fausses pistes tandis que le verbe de Manchette, très bien retranscrit pas des pavés de textes judicieusement choisis, nous emporte du début à la fin.
Et c’est peut-être ce phrasé, cette façon de découper une histoire, de présenter ses personnages qui restent le véritable intérêt de ce récit somme tout assez classique dans le fond ! Après tout, de quoi s’agit-il réellement ? D’un banal enlèvement qui part un moment donné en vrille, mais qui ne s’écarte jamais vraiment des sentiers battus…
Non, ce qui nous emporte, ou plutôt nous transporte, ce sont l’écriture omniprésente et le graphisme de Cabanes… Deux éléments majeurs qui semblent se lover l’un contre l’autre, presque hypnotiques, fascinant mélange proche de la perfection.
Le mot est sec, sans empathie, presque clinique même, il nous décrit parfois la scène qu’on regarde, mais bien plus souvent les états d’âme des personnages nouant une sorte de complicité délicieuse entre le lecteur et ces figures qui trainent les pieds dans ces planches incroyablement vivantes. Car le dessin de Cabanes habite chaque plan, chaque regard en coin, chaque ombre. On est complètement sous le charme de cette maestria qui se déploie devant nous !

Alors peut-être qu’en effet Nada reste un polar très série noire, avec tout ces codes et ces gars infréquentables, toutefois, personne n’est ici rachetable, tous sont perdus d’avance et cette atmosphère qui en ressort est un pur délice de lecture. Je vous ai prévenu !

Très recommandé, bien sur !

Par FredGri, le 19 octobre 2018

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