NABI
Volume 1

C’était un soir de pleine lune. Dame Sabu était sortie. Mais, lorsqu’elle rentra dans sa Maison du Lotus, la bonne humeur l’avait quittée. Elle revenait, en effet, avec un bébé ensanglanté, blessé de plusieurs coups de couteau. L’enfant survécut et Dame Sabu le baptisa du nom de Myo-Un.

Bien des années plus tard, l’enfant était devenu une bien jolie jeune femme. Elle avait grandi dans la Maison du Lotus, sous la protection de Dame Sabu, comme tous les autres enfants que la généreuse propriétaire avait recueillis sous son toit, faisant de sa demeure un orphelinat où régnait la joie et le bonheur.

Mais cette vie heureuse allait s’assombrir ce matin enneigé, lorsque Myo-Un découvrit dans la neige un garçon ayant perdu connaissance. Elle le ramena à la Maison du Lotus, ne devinant pas qu’elle faisait entrer dans la demeure le malheur. Ce garçon, en apparence aimable, allait pousser Dame Sabu a regarder vers un passé qu’elle avait tenté d’oublier.

Par legoffe, le 7 février 2010

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Notre avis sur NABI #1 – Volume 1

Avant de faire naître cette série, Kim Yeon-Joo avait travaillé sur un recueil de nouvelles paru également chez Kana sous le nom de “Nabi Prototype”. Un nom étrange, qui ferait plutôt penser à de la science-fiction. Mais il n’en est rien. Nous sommes bien plongés dans le cadre le plus traditionnel de la Corée, avec ses maisons typiques, ses costumes et… ses sabres.

Partant de ses nouvelles, l’auteur a donc développé une vraie série que Kana lance à travers sa belle collection “Made in”. On peut déjà y voir le signe de la reconnaissance d’un travail de qualité, ce qui se confirme en ouvrant le livre. Le style graphique est raffiné et le découpage de l’histoire très réfléchit.

L’entrée en matière est sombre, puisque nous y apprenons l’arrivée d’un bébé blessé à l’arme blanche. De quoi vous glacer le sang. Puis la violence s’estompe en quelques cases pour nous emmener bien des années plus tard, dans une ambiance bon enfant, au milieu de gamins et d’adolescents heureux, qui s’aiment comme de vrais frères et soeurs. L’arrivée d’un garçon découvert dans la neige annonce rapidement une nouvelle trame dans l’histoire, un événement propre à briser cet équilibre. Mais le changement est amené subtilement. Les relations entre le jeune homme et Myo-Un engendrent plutôt de l’humour, au moins au départ. Elles font penser à toutes ces histoires d’adolescents qui voit soudain très différemment les rapports hommes femmes au fur et à mesure qu’ils grandissent.

L’auteur sait toutefois intégrer quelques indices qui laissent à penser qu’un terme va être mis à l’insouciance des habitants de la Maison du Lotus. S’ensuit alors, vers la fin de ce premier volume, le moment redouté. Une autre histoire commence et elle ne manquera pas d’intriguer le lecteur. Cela redonne même un vrai regain d’intérêt au récit après certaines longueurs. Le rythme, en effet, n’est pas toujours des plus trépidants et manque de nous faire décrocher de temps à autre. On regrettera aussi que l’auteur ait sacrifié une partie des cases avec des espaces pas ou peu utilisés, optant pour des fonds dépouillés voire inexistants, parfois sur de grandes parties de pages. Cela contraste avec la qualité de dessin des personnages et c’est dommage.

Voilà donc un manhwa qui possède de bonnes qualités et une trame intéressante. Il conviendra de voir si la suite confirme ces premières impressions et si l’auteur parvient à gommer les petits défauts de jeunesse du premier volume.

Par Legoffe, le 7 février 2010

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