Les Mythes de Cthulhu

Adaptation en Noir et Blanc des nouvelles fantastiques de H. P. LOVECRAFT :
Le Cérémonial (Weird Tales, 1923)
Le Monstre sur le Seuil (Weird Tales, 1937)
Le Cauchemard d’Innsmouth (Weird Tales, 1942)
La Cité sans Nom (1921)
Labomination de Dunnwitch (Weird Tales, 1929)
L’appel de Cthulhu (Weird Tales, 1928)
La couleur tombée du ciel (1927)
Celui qui chuchotait dans les ténèbres (Weird Tales, 1935)

Par TITO, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Les Mythes de Cthulhu

L’Univers de H.P. LOVECRAFT est un des plus forts et des plus sombres qu’il soit. Basé sur la peur, dont Lovecraft disait « la plus ancienne et la plus forte émotion de l’homme est la peur. La plus forte et la plus ancienne peur de l’homme est la peur de l’inconnu ». Ainsi les horreurs de Lovecraft sont peu décrites. Elles apparaissent fugitivement mais on en devine l’horreur au travers de la folie de ceux qui les rencontrent et grâce aux ambiances extraordinaires qu’il met en place, bien souvent des villes industrielles endormies et déprimantes.
Dans ce contexte, j’imaginais mal comment il pouvait être possible d’adapter de façon graphique les oeuvres du maître de l’horreur. Les peurs provoquées reposant sur nos propres images de la terreur, il n’y a que peu de points de repères visuels pour guider le dessinateur. Celui-ci doit être capable de représenter l’ennui, la folie, la terreur et se confronter à ses propres peurs intérieures pour en donner une représentation crédible. Et pour être convaincante, la narration doit être impeccable car Lovecraft était avant tout un extraordinaire conteur.
Ce tour de force, Brescia le réussit ici. Le graphisme est époustouflant. La variété des techniques employées, la force des images et des enchaînements, l’impressionnisme allié à des incrustations hyperréalistes, la puissance des ambiance fait que chaque page est d’une force incroyable et vous transporte dans un univers haletant et immersif en diable.
Les textes quant à eux pourraient passer pour une simple reprise des écrits du conteur américain. Mais il s’agit d’extraits extrêmement bien choisis, au découpage travaillé, dont la rythmique s’accorde parfaitement avec les illustrations proposées par Brescia. Le travail de BUSCAGLAI et BRESCIA qui ont réalisé cette adaptation est remarquable. La traduction de Céleste Zasowski est quant à elle impeccable, ce qui ne gâche rien.
Il faut de longues heures de lecture pour s’imprégner complètement de cet ouvrage. De longues heures de bonheur et de peur. Brescia ne fait pas qu’illustrer passivement l’oeuvre de Lovecraft, il la transcende, la sublime, pour en faire une expression personnelle : sa propre vision de l’horreur, de la peur, de la morosité qui conduit à la folie.
Un véritable chef d’oeuvre à ne rater sous aucun prétexte.

Par TITO, le 11 janvier 2005

Publicité