Nouvelle édition

Alberto Breccia propose ici, avec l’aide de son ami Norberto Buscaglia, d’adapter une sélection de nouvelles fantastiques de H. P. Lovecraft, autout de l’univers d’Arkham et du mythe du Cthulhu.
On retrouve donc:
Le Cérémonial (Weird Tales, 1923)
Le Monstre sur le Seuil (Weird Tales, 1937)
Le Cauchemars d’Innsmouth (Weird Tales, 1942)
La Cité sans Nom (1921)
L’abomination de Dunnwitch (Weird Tales, 1929)
L’appel de Cthulhu (Weird Tales, 1928)
La couleur tombée du ciel (1927)
Celui qui chuchotait dans les ténèbres (Weird Tales, 1935)

Par fredgri, le 14 avril 2018

Notre avis sur Nouvelle édition

Le principal "intérêt" de cet album, bien au delà des histoires de Lovecraft elles même, reste encore à ce jour l’incroyable audace graphique dont fit preuve le grand Alberto Breccia, qui usa de tout ce qu’il avait sous la main pour suggérer les monstrueuses créatures plutôt que de réellement les montrer ! Ainsi, on plonge en pleine expérimentation graphique ou l’artiste mélange son style plus "académique" à du collage, des tâches, en passant par du dessin précis, des ombres qui s’étiolent, des coups de pinceau vifs etc.
C’est un véritable festival d’imagination la plus exigeante qui nous est donc offert ici !

Il faut dire que l’univers de H.P. Lovecraft a marqué des générations de lecteurs par son intensité et la folie qui s’en dégage. L’écrivain joue très adroitement avec cette peur de l’inconnu qui s’immisce dans les recoins sombres d’un village perdu, dans l’ombre d’une vieille bâtisse, dans le regard mystérieux d’une femme qui semble habitée par je ne sais quel esprit ancien.
L’horreur de Lovecraft est impalpable, on a la sensation d’être entouré de créatures gigantesques, indescriptibles, issues d’anciens cultes obscures, et progressivement on sent la folie nous envahir… Tout se passe dans des petits villages, balayés par les vents, presque perpétuellement plongés dans une sorte de brume persistante.

Et c’est en cela que la prouesse graphique de Breccia est époustouflante. Cet art impressionniste allié à la puissance des atmosphères transcende chaque planche, chaque détail. On est littéralement emporté par cet étrange voyage dans l’univers de l’écrivain. Cette adaptation est donc absolument remarquable. La lecture s’étale sur de longue heures à lentement nous immerger, prudemment tout de même, dans ces récits inquiétants et effrayants.

Un chef d’œuvre qui nous est ainsi représenté, à côté duquel il ne faut absolument pas passer !
En espérant qu’un jour on puisse avoir des rééditions d’autres œuvres introuvables de Breccia, comme les Perramus, par exemple, croisons les doigts !

Extrêmement recommandé, évidemment !

Par FredGri, le 14 avril 2018

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