Mystérieuse matin, midi et soir

En l’An 4880, Planète Maurice, six personnages : le docteur Alizarine, le reporter John Paragraph, Petit Paul, Brise-Bise, le lapin Big Rabbit et l’Alpagoin Polop sont à bord d’un aérostat, au beau milieu de l’océan jaune. Ils ont fui leurs terres où la guerre fait rage. Pris dans un cyclone, le docteur Alizarine finit par tomber à la mer. L’équipage arrive à atterrir sur un rivage non loin. Une île, en fait. Miraculeusement sauvé des eaux, le docteur est retrouvé par l’équipage. L’aérostat complètement hors d’usage, ils décident alors d’explorer l’île complètement sauvage et finissent par s’installer dans un immense arbre, un arbre-minuit de l’espèce des furibonds. Après quelques événements mystérieux, l’équipage réalise qu’il n’est pas seul. Un être les accompagne et les protège…

Par Placido, le 2 juin 2013

Notre avis sur Mystérieuse matin, midi et soir

Très librement adaptée du roman L’île mystérieuse de Jules Verne, Mystérieuse Matin, Midi et Soir témoigne à nouveau de l’imagination prolifique de Jean-Claude Forest, période Barbarella/Hypocrite. Les deux premières parties de l’histoire sont initialement paru dans Pif Gadget en avril et mai 1971. La totalité du récit (en trois parties) ne sortira qu’en 1972 par la SERG. Plusieurs rééditions ont vu le jour depuis, presque toujours retouchées par Forest. L’Association propose une version inédite qu’il avait retravaillé en 1993-1994, mais qui fût abandonnée.

L’originalité est encore le mot d’ordre. Comme une évidence. On se délecte de (re)découvrir un récit d’Aventure pur jus, très codifié dans son évolution linéaire et ses péripéties, mais enrobé dans un univers SF fantasque et débloquant. Pas de Capitaine Nemo mais une Barbarella vieillissante, le Docteur Alizarine fait bien l’affaire de l’ingénieur Cyrus Smith, le « Nègre » Nab est transformé en lapin Big Rabbit, ect. Même le chien Top devient une créature étrange, un Alpagoin du doux nom de Polop… Tout est revu et corrigé à la sauce Forest : les lieux, les événements, les conflits, les problématiques des personnages… Et pourtant il nous semble rester dans l’esprit du roman original. C’est ce qu’on appelle le talent. Adapter librement l’œuvre en la revisitant complètement, mais sans faire complètement autre chose. Et, bien sûr, en rendant les choses excitantes. Le tout porté par un crayon noir pétulant et une mise en scène diablement efficace.

Seuls les dialogues semblent avoir mal vieillis, trop ancrés dans le roman peut-être ? Les répliques très descriptives et les expressions comme « sacrebleu ! » ou « malédiction ! » nous font regretter les jeux de mots tous azimuts et autres tournures psychédéliques qu’ont retrouve notamment dans Hypocrite.

Mais ne boudons pas notre plaisir et remercions à nouveau L’Association pour cette belle réédition.

Par Placido, le 2 juin 2013

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