MYSTÈRES DE WHITECHAPEL (LES)
Terreur sur Londres

Sir Henry Chapman, ancien du Yard, est aujourd’hui un détective privé renommé. Il faut dire que son mentor n’est autre que Sherlock Holmes à qui il a racheté son cabinet.

C’est ainsi que Chapman est sollicité par le lieutenant Hartwood, un ancien militaire posté aux Indes, qui vient lui parler de meurtres étranges. Lui-même a failli en être victime. Il raconte alors à Chapman comment son hôte, le général Bradley, a été tué d’un coup de poignard hindou, dans sa demeure, en pleine nuit. Pour Hartwood, ce meurtre a un lien avec le récent assassinat du célèbre anthropologue Mulligan, mort de la même façon. Tous ces hommes se connaissaient et avaient en commun, un an plus tôt, une expédition à Srinagar, en Inde, pour trouver le tombeau d’un certain Yus Asaph. Une mission qui s’annonçait périlleuse. Ce tombeau était sacré pour les hindous, d’une part, et il pouvait bouleverser certains pans de la religion chrétienne d’autre part.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

Notre avis sur MYSTÈRES DE WHITECHAPEL (LES) #1 – Terreur sur Londres

Cet album est un clin d’œil aux bandes dessinées des années 1950, avec sa ligne claire et et ses couleurs d’époque. Même le papier se rapproche de ce qui se faisait auparavant. Le tout rappelle notamment les premières éditions de Blake et Mortimer. La place du texte également, d’ailleurs. Il est abondant, tant pour les explications « off » que pour les dialogues.

L’éditeur surfe ainsi sur la vague rétro qui sévit dans la bande dessinée depuis déjà un certain temps. Il n’est toutefois pas facile de tenir la comparaison avec certains grands classiques à succès. N’est pas Jacobs qui veut, ni Doyle d’ailleurs, puisque nous croisons dans quelques pages le célèbre Sherlock Holmes, tout jeune retraité. Il y a même une allusion au docteur Watson qui serait maintenant marié et rangé. Sorti du clin d’œil, le livre à l’ambiance victorienne propose-t-il, en revanche, une solide intrigue ?

Le démarrage est un peu poussif. En seulement quelques pages, les auteurs veulent dérouler les bases de l’intrigue en montrant différents lieux et différents acteurs. Mais l’enchainement n’est pas probant et n’offre pas une accroche de premier ordre. Il faut attendre le récit de Hartwood pour vraiment entrer dans l’histoire. A partir de là, la lecture devient plus fluide et l’enquête de Chapman agréable à suivre. Certes, ses conclusions élémentaires sont parfois un peu tirées par les cheveux, mais il y a un indéniable côté récréatif.

De la même manière, le dessin est très classique et parfois maladroit, mais il sait nous replonger dans ces vieux récits policiers et d’aventure qui ont bercé la jeunesse de nos parents.

Au regard de tout cela, l’album serait donc honnête. Il souffre pourtant d’un final fort décevant. L’intrigue policière et archéologique fait soudain place à de l’ésotérisme mal placé, avec des histoires de Satan inscrites au premier degré. Voilà qui ne colle pas du tout avec le reste, discréditant l’ensemble. Jouer avec le fantastique est un art subtil et les auteurs de ce livre viennent de s’y brûler les doigts. Dommage.

Par Legoffe, le 19 juin 2009

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