MURENA
Revanche des cendres

An 64 de notre ère. Le terrible incendie de Rome ravage la ville. La population tente de se frayer un chemin à travers les flammes, de nombreux monuments s’effondrent. Et déjà certaines voix dans le peuple crient au sacrilège et accusent l’empereur. Les conseillers de Néron le poussent à désigner rapidement un coupable. Les Chrétiens pourraient être ceux-là ? L’empereur se trouve face à un terrible dilemme.

Par legoffe, le 11 novembre 2010

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Notre avis sur MURENA #8 – Revanche des cendres

Dargaud frappe fort en publiant, le même jour, deux nouveaux albums signés Dufaux, le tome 10 de Djinn sortant également le 12 novembre. Mais, rendons à César ce qui appartient à César, c’est avant tout le talent et l’incroyable inspiration de Jean Dufaux qu’il faut évidemment saluer !

Nous avions quitté Murena, l’an dernier, sur le déclenchement du terrible incendie de Rome. On ne s’étonnera donc pas de trouver un nouvel album empreint d’une ambiance apocalyptique. Ici, la splendeur des dessins de Delaby trouve un écho particulier. Le feu magnifie Rome au fur et à mesure qu’il la détruit. Un paradoxe qui tient au talent du dessinateur qui dépeint avec la même efficacité des scènes de paniques, constituées de nombreuses cases, et des visions de désastres prenant une page complète.

Ainsi, le lecteur est totalement fasciné par ces flammes et il est saisi par la peur des Romains. Certains gardent leur calme tandis que beaucoup paniquent. Nous vivons la catastrophe avec ses habitants. Pour se faire, Dufaux a imaginé de multiples scènes où il met en avant des personnages quasi anonymes, dont certains parviennent à survivre tandis que d’autres courent à leur perte. Des destins posés sur le papier, sur un mode qui rappelle légèrement les films catastrophe, mais sans en conserver les mauvais côtés. Le scénariste ne veut surtout pas s’attarder sur des personnages et développer des dialogues ou des situations qui frôleraient la mièvrerie. Il préfère la rapidité, le destin saisi sur le vif, au moment où la vie d’un homme ou d’une femme se joue. L’aspect dramatique n’en est que plus fort. Cette multitude de personnages forme un tout, la ville de Rome. Avec eux, c’est la cité qui se consument. C’est finalement elle qui tient le premier rôle une bonne partie de l’album.

Murena, lui, n’est que peu visible. Le personnage qui, finalement, apparaît le plus est l’empereur. L’homme est toujours aussi contrasté. Tantôt détestable, tantôt sympathique, il ne peut que déstabiliser le lecteur. Une excellente chose pour apprécier le livre qui installe tout doucement une suite qui devrait s’avérer tout aussi dramatique. Car, cette fois, il va être question de la persécution des Chrétiens. Un sombre épisode en perspective.

Par Legoffe, le 11 novembre 2010

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