MUR (LE)
Homo homini deus

Malgré l’incroyable défense du Cerberus, Solal, parti en quête de médicaments pour sa sœur Eva, est parvenu à franchir le Mur. Malheureusement pour lui, ce qu’il y trouve derrière n’est assurément pas ce qu’il espérait découvrir. Dans le décor apocalyptique qu’il arpente désormais et qui n’a rien d’un éden, il a la surprise d’être aidé par une jeune fille, Jen, pilote de drone, qui lui permet de se faufiler au sein d’une faune des plus dangereuses. Lors d’une attaque d’un « sans-vie », cette dernière est sonnée. Solal la prend alors sur son dos mais son action déclenche un mécanisme faisant partie du corps de la jeune femme qui lui pompe son énergie vitale. Quel est donc ce mystère qu’elle partage avec ceux qu’ils fuient ?

Pendant ce temps, le boss des B.A.S.T.A.R.D. ne décolère pas car la dernière attaque contre le Mur a été douloureuse. Pour faire tomber ce gros édifice, il est prêt à tout pour arriver à ses fins, même à suivre dans son échappée la petite sœur de Solal. Autant dire que leur nouvelle approche du Mur est épiée par les protecteurs de l’édifice monstrueux et plus particulièrement le scientifique Noah à l’origine de la création d’Ed3n. Cerberus va à nouveau être activé et provoquer des dégâts irrémédiables.

Par phibes, le 17 septembre 2020

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Notre avis sur MUR (LE) #2 – Homo homini deus

Le premier volet de cette trilogie concoctée par le réalisateur français Antoine Charreyron et retranscrit dans sa forme illustrée par Mario Alberti a eu le mérite de plonger le lecteur dans un questionnement intensif. En effet, considérant le tableau esquissé dès les premières pages qui avait le privilège de nous plonger dans un monde complètement ravagé aux accents de Walking Dead et de Mad Max, on ne pouvait que se poser la question de savoir comment des pauvres hères comme Solal et sa sœur pouvaient avoir une place en celui-ci.

Eu égard à l’évolution du récit antérieur qui nous permettait d’assister in fine à une découverte de taille, cette deuxième partie vient nous ouvrir les yeux sur le monde que visent les combattants B.A.S.T.A.R.D.. C’est dans un découpage cinématographique très efficace que Mario Alberti apporte des réponses qui ont le mérite d’être insoupçonnées. Opérant un virement efficace, lâchant quelque peu la base des rebelles, il se focalise d’avantage sur ce qu’il y a en face, au-delà du Mur et dans ses profondeurs.

Force est de constater que nombreuses sont les séquences qui se juxtaposent dans un rythme impressionnant qui génère une réelle dynamique à l’ensemble. Solal reste au centre de l’intrigue puisqu’il est le seul personnage à avoir passé le mur, rejoint par Jen et plus tard son frère, dans un cheminement chaotique, déshumanisant, haut en surprises et en actions. Par ce biais, on finit par apprendre pas mal de choses au niveau de Noah, le fondateur d’Ed3n, et de ses enfants, et des « sans-vie ».

La partie graphique continue à impressionner. En effet, Mario Alberti parvient à nous ébahir utilisant pour cela un trait énergisant. A la faveur d’un découpage vif et de plans visuels osés faisant alterner gros plans et perspectives larges, l’artiste nous renvoie des images puissantes, d’une démesure post-apocalyptique saisissante. Le détail reste toujours aussi frappant, consolidé par une recherche dans la colorisation qui fait son effet.

Un deuxième tome fracassant, qui démolit tout sur son passage y compris l’humanité et qui nous fait ardemment espérer le dernier tome.

Par Phibes, le 17 septembre 2020

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