MUNROE (LES)
S'il pleut à Kijambe

Karen Munroe a été admise au Kenyatta Hospital après avoir été victime d’un échange de coups de feu dans Kibera, le slum de Nairobi. Son père est venu à son chevet, pendant que Sean, son frère en cavale, a été pris en charge par l’inspecteur Njoya. Fort des confidences de Karen, ce dernier a éloigné le fuyard de la grande ville afin de l’aider à prouver son innocence dans le meurtre de sa petite amie Wanza. Convaincus par la culpabilité de son frère Ted, les deux hommes tentent de se rapprocher de celui-ci afin de lui tendre un piège et lui soutirer des aveux. Pour ce faire, accompagnés par le journaliste Pius Odinga, ils se dirigent vers la plantation des Munroe, Kijambe. Pendant que Sean fait, dans un dernier round, face à son ténébreux de frère Ted, le Commissaire Ojiango, pressé par son supérieur pour clôturer l’affaire au plus vite, fait irruption dans le domaine. Est-ce que Sean parviendra à connaître enfin toute la vérité sur cette sinistre affaire qui lui a fait perdre et un être cher et sa liberté ?

Par phibes, le 13 septembre 2013

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Notre avis sur MUNROE (LES) #4 – S’il pleut à Kijambe

La saga familiale que Christian Perrissin et Boro Pavlovic ont su animer avec brio depuis juin 2010 vient avec ce quatrième volet trouver son épilogue. En effet, sous l’égide d’un premier de couverture qui semble faire un clin à La Mort aux trousses, le film d’Alfred Hitchcock, l’histoire des Munroe s’achève dans des accents dramatiques évidents.

La présente partie signe la fin de la cavale de Sean et également la clôture de l’enquête policière de l’inspecteur Njoya. Christian Perrissin dévoile enfin, par l’intermédiaire de ces derniers, tous les tenants et les aboutissants de la terrible affaire liée au meurtre de la belle Wanza (et d’autres femmes avant elles) en faisant tomber inévitablement les masques. A cet égard, le scénariste utilise une méthodologie assez conventionnelle et surtout très efficace. Il parvient à articuler avec fluidité ses différentes séquences dans une juxtaposition adroite de faits, de révélations, de temps forts, et à les faire se rejoindre dans une finalité particulièrement tragique et amère.

Il va de soi que le récit, encore une fois, reste historiquement des plus captivants par le fait qu’il joue avec les ambiances coloniales très subtilement ancrées, certes sans excès, mais assez pour bien cadrer les péripéties. Il ne manque pas de s’appuyer sur des faits authentiques qu’il dispense ça et là et même pousse l’originalité de rebondir efficacement dans son final en se rattachant à une affaire pénale qui l’a quelque peu inspiré pour sa fiction. Par ailleurs, l’on pourra apprécier la dimension humaine de son histoire via des relations entre les personnage (en particulier celle entre les membres de la famille Munroe) assurément bien marquées, sans temps mort et qui, de par les rôles distribués, ne manquent pas de sortir des sentiers battus.

Boro Pavlovic en impose encore une fois. Son graphisme enchanteur, appuyé par une colorisation chaudement restituée, est un véritable atout pour la série tant il se veut représentatif des ambiances africaines. Le lecteur nage en plein dépaysement grâce aux nombreux décors kenyans qu’il ne manque pas de restituer dans des vues urbaines ou sauvages d’une grande beauté. Le summum de son travail réside dans la reproduction là aussi réaliste de ses personnages où la moindre expression fait mouche et l’impression de mouvement est respectée.

Un quatrième tome qui ouvre les yeux sur une saga superbement orchestrée et qui donne envie de s’y replonger, rien que pour l’exotisme dont il regorge.

Par Phibes, le 13 septembre 2013

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