MUCHACHO
Tome 1

Gabriel de la Serna, jeune peintre séminariste , fils de famille est envoyé à San Juan afin d’y peindre la passion du Christ qui l’anime. A l’arrivée, il est confronté à l’armée, aux armes et à la violence quotidienne dans ce pays d’Amérique Centrale.
Gabriel est accueilli à bras ouverts par Ruben, le prêtre qui lui montre petit à petit ce qui ne transparaît pas encore dans sa peinture : la vie et l’âme du genre humain.
Pas à pas, Gabriel va apprendre à ses dépens la lutte, le combat et la défense, la mort, l’amour, la sensualité. Quand ses sens auront mémorisé toutes ces émotions, quand il saura peindre l’expression de Chiquitita et du chiot, alors il sera prêt à peindre la douleur et la passion du Christ.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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3 avis sur MUCHACHO #1 – Tome 1

Muchacho est une histoire en deux tomes. Ce premier tome donc n’est pas la fin du récit mais pourtant elle marque une fin, un tournant de la vie que parfois les uns et les autres prennent au hasard d’un destin. Chacun n’a pas cette opportunité dans la vie et parmi ceux qui l’ont , nombreux sont ceux qui ne l’attrapent pas. Muchacho est l’histoire forte, puissante d’un homme qui ouvre les yeux et tourne son regard indubitablement vers une autre destinée que celle qui fut écrite pour lui. Le héros est un homme de dévotion mais aussi un artiste peintre et son art lui permet d’exprimer la passion et la foi qu’il a en lui.
Mais Muchacho est d’abord un récit graphique de grande beauté. Le dessin et les couleurs sont magnifiques, c’est un vrai plaisir de l’œil ! Lepage avait déjà montré son talent mais avec cet album il va encore plus loin.
Il n’y a absolument rien à dire à part que c’est très beau et qu’on a juste envie de prolonger la lecture … Pourtant l’auteur est généreux car l’album fait 76 pages.. mais 76 pages de cette qualité là… ne suffisent pas. C’est comme quand on va au ciné et qu’on voit un bon film.. « The End » arrive toujours trop tôt alors on regarde le générique jusqu’à la fin et on fait durer de quelques secondes encore les images dans notre mémoire.
Quant à l’histoire, elle est terriblement humaine et montre la dictature et les tentatives de rébellion devant tant d’autoritarisme, surtout dans les pays d’Amérique Centrale. Mais on peut transposer la même histoire en Afrique, en Asie, en Europe il n’y a pas encore si longtemps avec l’Espagne au temps du franquisme, La Roumanie sous Ceausescu etc.. Bref.. dans le monde entier.
Mais Emmanuel Lepage est touché par le Brésil (Voir ses Carnets de Brésil parus chez Casterman), le Nicaragua et l’Amérique Latine en général alors il en parle et il en parle bien.
Voilà une histoire magnifiquement réalisée, peinte et racontée qui n’hésite pas à faire intervenir l’église et les armes à feu sous le même toit ni à faire se côtoyer les corps éperdus d’amour et le regard perdu d’un séminariste qui apprendra ainsi assez d’émotion pour savoir les dire en peinture.
Cette bande dessinée est à lire absolument.

Par MARIE, le 18 mai 2004

Les récits initiatiques, on en a tous lu, on s’est laissé emporter par ces destins qui se transforment, par ces choix, ces volontés, et ce premier Muchacho est de ceux qui non seulement nous permettent de nous poser des questions sur nos limites, nous donnent envie aussi de nous laisser gagner par nos passions, se laisser entraîner et suivre son coeur, néanmoins Lepage ne nous propose pas non plus un album moralisateur, certes les méchants soldats qui oppriment les gentils paysans laissent deviner que l’issu sera davantage dans la rébellion, qu’il faut combattre le tyran, mais l’auteur se concentre aussi davantage sur son personnage, son parcourt et ses épreuves. On est ensuite séduit par le ton, la lenteur et le regard que porte Lepage sur ce Gabriel, un jeune homme fragile, complètement en opposition avec le monde où il vit, que ce soit les soldat brutaux et obtus que les paysans ignorants et solides. Gabriel devient donc un ange annonciateur, le révélateur d’un autre monde, il devient la vision qui d’un nouvel engagement. Passer d’un camps à l’autre, d’un état à l’autre, d’un corps à l’autre. Et Lepage prend son temps pour diluer ses couleurs, il laisse les paysages se dérouler sous nos yeux, les êtres qui se penchent pour ramasser de l’eau, qui caressent leur chien, qui s’aiment dans l’ombre d’une chambre, le soir.

C’est magnifique, apaisant, un vrai délice des yeux et de la pensée !

Merci à vous !

Par FredGri, le 29 octobre 2007

Bravo à l’auteur pour ces ambiances lourdes dictées par la menace de la Garde Nationale et par celles plus libérées qu’on trouve dans ces belles scènes nocturnes, fraîches, bleutées où le « petit padre » dessine. Bravo aussi pour ce début d’histoire prenante et pleine d’humanité porté par un dessin et des couleurs d’une qualité qu’on aimerait rencontrer plus souvent !

Par Sylvestre, le 15 octobre 2007

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