Motorcity

Tout juste diplômée de l’école de police de Stockholm, Lisa Forsberg arrive en poste dans son village natal qu’elle connait très bien, notamment à l’époque ou elle appartenait aux Raggares, une bande d’allumés amateurs de belles bagnoles américaines, bien retro, de rock, de tatouages et de rébellion ! Mais Lisa a bien changé, elle n’a pas gardé que de bons contacts de cette période, et elle va tout de suite s’en rendre compte avec sa première enquête au sujet d’une disparition. Elle doit découvrir où se trouve Anton Wiger, un jeune dealer fraîchement disparu…

Par fredgri, le 27 février 2017

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Notre avis sur Motorcity

Nouveau volume de la collection Ligne Noire de Dargaud, consacrée aux récits noirs dessinés par Philippe Berthet. L’idée est de créer des rencontres entre l’artiste et des scénaristes actuels, comme ici, Sylvain Runberg.

Ce dernier nous a concocté un excellent polar bien nordique, dans les règles de l’art ou une jeune diplômée de l’école de police doit enquêter sur une disparition et ainsi renouer avec le milieu ou elle évolua ado, qu’elle a ensuite fuit en allant sur Stockholm pour commencer ses études…
Dès le début on se rend bien compte de la tension extrêmement palpable, même si je trouve Runberg assez en retrait (ce qui est certainement du aussi au graphisme de Berthet, assez froid et inexpressif, globalement !). On découvre une ambiance petite ville, qui ressemble néanmoins à n’importe quelle autre ville, comme ici ou ailleurs. Et c’est peut-être ce qui est finalement le plus inattendu. Car, en dehors des noms qui font très locaux, le reste a des couleurs très neutres et très génériques. Cela ne retire absolument rien à l’intrigue, au rôle des enquêteurs, c’est juste qu’on aurait pu s’attendre à des reflets plus nordiques, plus dépaysant, ce qui est loin d’être le cas !

En contre partie, le scénario est très efficace et parfaitement rythmé. Comme un bon whodunnit, on découvre les pistes en même temps que les enquêteurs, on suit les investigations en rencontrant un par un les divers protagonistes, c’est très prenant ! Runberg connait très bien son boulot et nous propose un album qui fonctionne comme une horlogerie suisse !

Graphiquement, c’est du Berthet assez sympathique, magnifiquement accompagné par Dominique David, sa compagne coloriste qui livre ici un travail exemplaire !
Le petit hic c’est que Berthet manque, comme je le disais plus haut, d’expressivité. Et, pour le coup, ça aurait pu être intéressant de justement jouer davantage sur les visages, les angoisses, la folie meurtrière, le désarrois etc. Tout est tellement traité sur le même plan qu’au final, pas mal d’effets dramatiques du scénario tombent un peu à plat, et plus particulièrement à la fin, avec la résolution de l’affaire !

Un bel album qui aurait gagné à voir Berthet moins engoncé dans ses tics graphiques !

Par FredGri, le 27 février 2017

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