Motel Art Improvement Service

Alors qu’elle entame la traversée des Etats-Unis à vélo, Bee est victime d’un accident et échoue dans un motel où elle fait la connaissance de Cyrus qui s’occupe de l’entretien des chambres.
Elle ne cesse d’être intriguée par les étranges allées et venues du jeune homme dans les chambres de l’hôtel.

Par olivier, le 14 décembre 2011

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2 avis sur Motel Art Improvement Service

Interrompue dans son voyage par une bande d’abrutis, Bee va se retrouver au cœur d’un maelstrom d’événements qui vont s’agiter tout autour d’elle.
Sa rencontre avec Cyrus, jeune peintre de grand talent qui expose ses œuvres à l’insu de tout le monde dans les chambres d’hôtel va révolutionner sa vie. C’est le début de l’aventure bohème avec le petit pincement au cœur lorsqu’ils squattent des chambres ou s’envoient en l’air dans un placard, cette petite sensation, ce frisson qui fait qu’enfin Bee se sent vivre.
Autour de ce couple qui va partager une passion torride, on croise un militaire venu acheter pour ses collègues une nouvelle pilule hallucinogène, un couple illégitime, deux jeunes dealers inventeurs d’un nouveau psychotrope, un marchand d’art ou des employés et, les chemins de toutes ces personnes vont se croiser et interagir les uns sur les autres.
Le scénario est vif, le ton enlevé, léger, Jason Little écrit une comédie sur un fonds de société très sérieux. Les thèmes abordés sont aussi riches que dans la vraie vie, on retrouve pêle-mêle la place de l’art, le couple, l’amour, la drogue, le sexe. L’hôtel est un microcosme, un concentré de la société.
Avec un dessin ligne claire affirmé, expressif dégageant un charme délicieux, totalement axé sur les personnages, les décors de ces chambres d’hôtels sont minimalistes, on se laisse totalement entrainer dans cet univers à la fois réel et déjanté. Un univers où l’on pratique le safe-sex tout en s’envoyant en l’air avec n’importe quel médicament dérobé dans les chambres.
Le rythme est trépidant, mêlant avec habileté trois histoires Jason Little n’hésitant pas à nous offrir une course poursuite dans les couloirs de l’hôtel digne d’un Charlot ou d’un Benny Hill.
Motel Art, ce sont cinq vies qui se croisent dans les chambres du motel, amours de passage, bonheur fugace, parenthèse de quelques jours dans des vies plus ou moins bien ordonnées. On s’attache à cette petite bonne femme de Bee et ce n’est pas sans un soupir de regret et de satisfaction que l’on referme l’album.

Par Olivier, le 14 décembre 2011

 Peut-être ne connaissez-vous pas trop Jason Little. A ce jour, il a néanmoins sorti quelques albums qui n’ont pas laissé indifférents, comme ces deux volumes avec Bee (ce Motel Art Improvement Service et Shutterbug Follies), Borb ou encore Vagin, sorti en 2019 ! Son trait en ligne clair, allié à un sens assez original de la mise en page nous transportent dans un univers réaliste, mais quelque peu décalé !

Mais revenons en arrière, avec la sortie de ce Motel Art Improvement Service, chez Akileos, en 2010. Nous rencontrions pour la première fois Bee Jin, une jeune métisse, qui rêve de s’aventurer sur les routes américaines avec son vélo, seule, prête à découvrir la vie, les rencontres et pourquoi pas, comme lui conseille son amie extravertie Lyla, le grand amour ! C’est dans cet état d’esprit ultra ouvert qu’elle se lance alors, et qu’elle accepte ensuite de glisser sans réfléchir dans le premier scénario qui se présente, en observant Cyrus, cet étrange jeune homme qui inverse les tableaux des chambres de motel ou il travaille, qui vole des cachets qu’il trouve dans les salles de bains.

Jason Little nous prend par la main dès les premières pages pour nous entraîner dans ce récit, à première vue, en roue libre, mais qui se dévoile progressivement comme un mécanisme extrêmement bien huilé et très précis. Il faut juste accepter de ne pas trop bien savoir où l’on va, de s’asseoir tranquillement pour se laisser aller à jouir de cette intrigue captivante et rocambolesque !
Et c’est une très bonne surprise qui nous attend. L’écriture est très adroite, avec ce qu’il faut d’humour, d’excellentes idées et de rebondissements. On n’en lâche pas une miette du début à la fin !

Cet album est peut-être passé trop injustement inaperçu à sa sortie, et c’est bien dommage, car il nous montre les débuts d’un auteur qu’il faut malgré tout surveiller de plus près, même s’il n’a pas une production très soutenue, il faut bien l’admettre.

En tout cas, si vous en avez l’occasion, je vous conseille de jeter un œil sur ce Motel Art Improvement Service qui en vaut vraiment la peine !

Par FredGri, le 21 mai 2021

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