MORT CINDER
Intégrale

Alors qu’il vient d’acquérir des vieux objets pour le compte de sa boutique d’antiquaire, Ezra Winston se sent étrangement attiré par une présence qui l’appelle… En suivant son instinct il rencontre trois figures en manteau noir, le regard fixe. Ils le poursuivent, il se réfugie dans un cimetière ou aurait été enterré un mystérieux assassin nommé Mort Cinder. Arrivé devant la tombe, il découvre que le mort ne l’est plus, mais qu’ensuite ce dernier l’entraîne dans une sombre course poursuite… Ce Mort Cinder est fascinant, il demande à Ezra de travailler avec lui et au fil des épisodes, il évoque devant le vieil homme ses aventures passées qui le ramènent dans l’antiquité égyptienne ou grecque, pendant la première guerre mondiale ou en prison en 1925…
Qui est cet homme mille fois mort, mille fois ressuscité ?

Par fredgri, le 29 décembre 2017

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Notre avis sur MORT CINDER #Int. – Intégrale

Seize ans après sa dernière publication en France, les éditions Rackham proposent un nouvel écrin au chef d’œuvre d’Oesterheld et de Breccia, une version intégrale qui nous permet de revenir sur ce que beaucoup considèrent comme l’une des œuvres les plus importantes de l’histoire de la bande dessinée argentine, et mondiale.

Cette Intégrale rassemble donc les dix épisodes parus en Argentine à partir de 1962, avec en bonus le scénario inédit d’un onzième épisode jamais réalisé.
La traduction a, pour l’occasion, été complètement révisée et de nombreuses pages ont bénéficié d’une restauration fidèle aux planches originales de Breccia.

Et c’est avec cette magnifique édition que nous pouvons replonger dans ces planches et retrouver ce mystérieux Mort Cinder qui semble avoir vécu toutes les plus grandes aventures de l’humanité, depuis des siècles, voir même des millénaires…
Nous sommes dès les premières pages fascinés à la fois par ce personnage énigmatique, parfait vecteur d’une multitude de récits, d’atmosphères et d’époques, mais aussi par cette écriture à la fois précise et elliptique. On n’en sait pas plus sur lui, on ne découvre que quelques bribes de son passé, on l’écoute évoquer ces récits incroyables, ces rencontres au fil de ces épisodes, de ce feuilleton absolument captivant d’un bout à l’autre.

Mais je dois bien avouer que j’ai beaucoup plus été émerveillé par le graphisme du grand Alberto Breccia, l’un des maîtres incontestables de la bande dessinée mondiale, qui adopte ici un dessin très audacieux, en noir et blanc, encré avec une maestria éblouissante. Son trait alterne des ombrages très contrastés, une très intéressante gestion de la lumière qui pousse parfois vers la surexposition la plus inventive. Chaque planche est une leçon de BD, un sens de la narration extraordinaire, des gros plans extrêmement expressifs, des idées graphiques à chaque case.

Dès que l’on commence cette lecture, on comprend très vite l’impact que Mort Cinder a eu sur le medium, combien Breccia a pu influencer autant d’auteurs ensuite et pourquoi Oesterheld est à jamais, malgré sa mort tragique, resté dans les mémoires (il faut lire son Che et ses Ethernautes)

Vous l’avez compris, la lecture de Mort Cinder est indispensable. Un must absolu.
Un chef d’œuvre de référence !!!

Par FredGri, le 29 décembre 2017

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