MOREA
La mort dans le sang

En la cité parisienne, les Dragons de la Terre entière sont en plein conciliabule. Fort de sa notoriété au sein de cette communauté d’immortels et grâce aux résultats encourageants des recherches scientifiques menées à la DWC, société dont elle est responsable, Moréa Doloniac se prépare à restaurer la civilisation des Dragons sur la planète où ces derniers vivaient auparavant à savoir Mars. Mais pour cela, il leur est nécessaire de pactiser avec ceux qui y résident déjà et qui ont défiguré la planète rouge, à savoir leurs anciens adversaires les Anges. Considérant l’adversité millénaire entre les deux clans, cette proposition d’alliance se voit considérée par certains membres comme un acte de trahison et une perte de leurs prérogatives. C’est le cas de Torrès et de ses extrémistes qui trouvent ainsi l’occasion de renforcer leur soif de pouvoir. Au regard des réactions que suscite sa proposition, l’avenir de Moréa semble du coup bien incertain, surtout que dans l’ombre, quelque chose de dangereux se trame. Serait-ce la vindicte d’un Ange revanchard ou d’une faction de Dragons en total désaccord avec la jeune femme ? Et pourquoi pas les deux ? A coup sûr que Jeeves, Terkio et Théo vont avoir du fil à retordre pour assurer la sauvegarde de la belle immortelle.

 

Par phibes, le 1 avril 2011

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Notre avis sur MOREA #6 – La mort dans le sang

Après 5 années de silence, Moréa refait surface via un sixième tome qui annonce un changement dans l’équipe. En effet, Thierry Labrosse a cédé sa place de dessinateur attitré à Laurent Libessart (Sphères, Le casque d’Agris…) tandis que le tandem composé de Christophe Arleston et Dominique Latil reste fidèle à leur héroïne.

Cet opus vient concrétiser les aspirations que la belle immortelle avait annoncées en petit comité à la fin de La brûlure des ténèbres. En effet, le cercle s’est agrandi puisque nous la retrouvons dans sa toute puissance au moment où elle tente de faire approuver son projet d’amélioration du futur de ses frères de race, les Dragons. Par cette déclaration, les deux scénaristes amorcent, avec un peu moins d’ironie que d’habitude, leur récit au moyen d’une fronde intestine, perpétrée par des personnages avides et sans scrupule, prêts à sacrifier la pauvre Moréa pour assouvir leur soif de pouvoir.

Comme il se doit, les amateurs de cette saga seront comblés une fois de plus par la tournure vibrante des évènements, subtilement orchestrés qui mettent au premier plan la pauvre immortelle. Celle-ci se voit  encore malmenée par ses pairs et également par un ancien adversaire que l’on croyait définitivement perdu. L’action a évidemment sa place et ne laisse que très peu d’espoir au sentimentalisme porté par Théo. L’on assiste ainsi à la mise en place d’un piège tordu qui mêle les antagonismes et qui génère une course-poursuite quelque peu endiablée.

Laurent Libessart assure sans coup férir la succession de Thierry Labrosse. Sa vision du futur de Moréa et de la capitale française est des plus agréables et reste conforme au travail fait précédemment, entre monuments historiques au look d’antan et paysages urbains grouillant de véhicules volants, dans une colorisation informatique réussie. Le mouvement est bien restitué, son dessin ayant un punch certain. Les personnages sont aisément reconnaissables, évitant de fait de déstabiliser le lecteur de la première heure.

Un nouvel épisode futuriste de la sémillante et néanmoins immortelle Moréa à porter à l’actif d’un quatuor d’auteurs en pleine forme créatrice.

 

Par Phibes, le 12 avril 2011

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